La ministre de la Culture Catherine Tasca a rencontré ses homologues allemand Julian Nida-Ruemlin et luxembourgeois François Biltgen les 17 et 18 mai derniers sur la Croisette pour conclure des accords de coproduction. Les dispositions prises à Cannes viennent renforcer le Plan Média de l'Union européenne et le Fonds EURIMAGES qui offrent une aide multilatérale aux pays membres.
Outre la mise en place d'une aide sélective aux films, les nouveaux accords bilatéraux contiennent plusieurs mesures qui devront assouplir le cadre juridique des coproductions. Pour ce faire, le seuil de participation minimale sera abaissé à 10%. Ce taux n'entrera toutefois pas immédiatement en application dans les relations franco-allemandes. Notre voisin d'Outre-Rhin devra en effet préalablement modifier sa législation. Afin qu'un pays ne soit pas avantagé plus que l'autre, une Commission mixte évaluera l'équilibre des échanges chaque année. Enfin, les films coproduits auront le statut de films nationaux et jouiront ainsi des avantages propres à chaque Etat.
La France et l'Allemagne engageront chacune près de 10 millions de francs
Notons cependant que la coopération franco-allemande en matière de cinéma n'est pas nouvelle. Un accord datant de 1974 régissait déjà les conditions de coproductions entre les deux pays. Et récemment des longs métrages comme Code inconnu de Michael Hanecke, Berlin Niagar de Peter Sehr ou même Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet avaient bénéficié d'une aide au développement franco-allemand. La suprise du nouvel accord franco-allemand réside dans la somme allouée au financement des films : pas moins de 10 millions de francs par pays.
En revanche, la France signe pour la première fois un accord avec le Luxembourg qui entérine une collaboration qui existe déjà dans les faits, comme l'ont illustré les films L'Ecole de la chaire de Benoît Jacquot ou encore Kirikou et la sorcière de Michel Ocelot.
Ces accords de coproduction ne constituent cependant qu'un aspect de la collaboration cinématographique de la France avec le Luxembourg et surtout l'Allemagne. L'Académie franco-allemande initiée en juin par le Chancelier Gerhard Schröder et le Président Jacques Chirac prévoit en effet d'autres actions. Une plus ample coopération au niveau de la formation des professionnels et de la mise en valeur du patrimoine cinématographique des deux pays est également à l'ordre du jour. Et comme symbole de cette union renforcée, une masterclass réunira la Femis et l'école de cinéma de Ludwigsburg.
A.C.