Finalement, malgré des résultats inférieurs aux prévisions des analystes (qui pronostiquaient les recettes de ce premier week-end à 90 voire 100 millions de dollars, d'où le terme souvent utilisé d'"échec"), malgré la durée du film qui limitait le nombre de séances et malgré les mauvaises critiques, la déferlante Pearl Harbor a inscrit son nom au panthéon du box-office.
La superproduction de Michael Bay (Armageddon) a récolté 75,1 millions de dollars pour ses débuts lors des quatre jours du Memorial Day. Le film dépasse ainsi les 70,8 millions de dollars réalisés par Mission : Impossible 2 l'année dernière, et s'inscrit comme le second meilleur démarrage de tous les temps pour le week-end du Memorial Day, derrière les 90,1 millions de dollars réalisés par Le Monde perdu en 1997.
La performance de Pearl Harbor est d'autant plus notable que le film réalise le meilleur démarrage de tous les temps (sur trois et quatre jours) pour un film ne faisant pas partie d'une saga. Sur ses trois premiers jours d'exploitation, le drame militaire a donc réalisé le quatrième meilleur démarrage avec près de 60 millions de dollars, derrière Star wars Episode 1, Le Retour de la momie et Le Monde perdu.Toujours au chapitre des records, cette reconstitution de l'attaque japonaise sur la base américaine de Pearl Harbor est devenue le meilleur démarrage de tous les temps pour Walt Disney Pictures, et le meilleur démarrage de tous les temps pour un film supérieur à trois heures, devant Il faut sauver le soldat Ryan (30,6 millions de dollars pour son premier week-end d'exploitation en 1998).
La stratégie mise en place par les dirigeants de Walt Disney Pictures pour le film, avec une campagne de promotion massive et une distribution dans plus de 3200 cinémas (dont certains lui ont réservé plusieurs écrans), a prouvé son efficacité sur le marché américain. Il sera intéressant d'analyser l'accueil fait à Ben Affleck, Josh Hartnett et Kate Beckinsale dans les salles françaises le 6 juin prochain.
Shrek, deuxième au classement
Malgré l'artillerie lourde déployée par Disney, le second film au classement a su charmer le public américain et se tailler également une part du lion dans ce box-office sur quatre jours. Shrek, le film d'animation des studios DreamWorks a ainsi récolté 54,2 millions de dollars et dépasse le cap des 100 millions de dollars en seulement onze jours d'exploitation, avec 110,7 millions de dollars. La campagne de promotion autour de ce film (la plus grande jamais organisée par le studio) aura donc aidé cette aventure décalée au pays des contes de fées à affronter le géant Pearl Harbor. Au vu de ce succès, les scénaristes et animateurs planchent déjà sur un Shrek 2, susceptible d'être diffusé au cinéma si le budget et les doubleurs stars (Mike Myers, Eddie Murphy, Cameron Diaz, John Lithgow) sont au rendez-vous...
Le Retour de la momie ferme la marche de ce trio de tête avec 19,5 millions de dollars sur quatre jours. Cette nouvelle aventure de Stephen Sommers affiche désormais des recettes supérieures à 170 millions de dollars, et a déjà enterré en 25 jours d'exploitation les recettes totales réalisées par le premier opus en 1999 sur le territoire américain (un peu plus de 155 millions de dollars). Et comme pour Shrek, un éventuel troisième épisode (autre que le film dérivé The Scorpion king actuellement en tournage) est actuellement étudié par les producteurs d'Universal.
Derrière ces trois géants du box-office, les autres films ont dû se contenter de "ramasser les miettes", exception faite de Chevalier (A knight's tale en version originale) qui récolte 9,3 millions de dollars pour un total honorable de 44,5 millions de dollars, et dans une moindre mesure du thriller fantastique Angel eyes qui obtient 6,3 millions de dollars pour un total de 18,6 millions de dollars. Ainsi, du Journal de Bridget Jones à Driven en passant par Memento ou Blow, aucun n'a pu dépasser le cap des 4 millions de dollars sur ce week-end prolongé du Memorial Day.
Y.S. avec Reuters