C'est une course contre la montre qui s'est engagée ces derniers jours pour éviter une grève qui paralyserait toute l'industrie cinématographique d'Hollywood.
Les négociations entre les représentants des 11500 membres de la Guilde des auteurs des Etats-Unis et de l'Alliance des producteurs de télévision et de cinéma bloquent jusqu'à présent sur les droits de rediffusion des oeuvres par les chaînes de télévision câblées ou à l'étranger, ainsi que sur les droits perçus sur les ventes de cassettes et de disques vidéo (DVD). Autre point de mésentente : les scénaristes voudraient ne plus voir figurer dans le générique des films la mention "un film de", suivie du nom du réalisateur, ce qui, affirment les scénaristes, diminue leur importance.
Selon les estimations des producteurs, les revendications des scénaristes leur coûteraient au total 270 millions de dollars sur trois ans alors que la Guilde évalue leur coût à seulement 100 millions de dollars.
Les deux parties négocient à huis clos depuis le 17 avril et doivent se mettre d'accord avant mardi à minuit, date à laquelle expire la convention collective triennale qui régit les contrats de travail de la profession. La grève pourrait ne pas se limiter aux scénaristes puisque les syndicats d'acteurs se disent prêts à les rejoindre. La convention collective signée par la Guilde des acteurs de cinéma (SAG) expire le 2 juillet, et la fédération américaine des acteurs de cinéma et de télévision pourrait aussi se mobiliser.
Le président de la SAG, William Daniels, a affirmé avoir reçu "d'innombrables lettres de syndicats d'acteurs à travers le monde". Des syndicats au Canada et en Grande-Bretagne "ont demandé à leurs membres de ne pas participer à des productions américaines qui tenteraient d'échapper à une grève dans leur pays".
Les conséquences de la grève pourrait être énorme pour la vie économique de Los Angeles. Le maire de la ville, Richard Riordan, a récemment publié une étude selon laquelle une grève à Hollywood entraînerait la suppression de jusqu'à 81 900 emplois, et des pertes pouvant s'élever à 6,9 milliards de dollars si les acteurs emboîtent le pas aux scénaristes.
"Si les producteurs de cinéma et de télévision n'arrivent pas à un accord avec les représentants des scénaristes et des acteurs de cinéma, nous pourrions revenir à un chômage élevé et à des fermetures d'entreprises", a-t-il averti. Selon lui, des milliers de petites sociétés se retrouveraient sans travail.
En attendant, les équipes de tournage ont accéléré au cours des dernières semaines leur travail pour finir autant de films que possible avant un possible arrêt de travail.
M-C.H. avec AFP