Les studios de Pinewood, situés dans la grande banlieue de Londres, commencent à subir les conséquences d'une éventuelle grève à Hollywood. En temps normal, 60 à 70 % de l'activité du studio sont réalisés par des productions hollywoodiennes. James Bond y a ses habitudes, puisqu'à l'exception d'un seul, tous les films de la série ont été réalisés à Pinewood. Le célèbre agent 007 dispose sur place d'un hangar de 4 000 m2, réservé aux tournages des scènes d'action. Récemment, c'est le tournage de Tomb Raider qui mobilisait quelques bâtiments.
En pleine expansion, le groupe avait racheté en février dernier les studios concurrents de Shepperton, jusque-là propriété des réalisateurs Tony et Ridley Scott. 35 millions de livres ont été investis dans l'acquisition de ces nouveaux équipements. Pinewood a gagné en valeur ajoutée. Avec plus de bâtiments, ses studios peuvent désormais rivaliser avec les plus grands équipements mondiaux, notamment américains et australiens. D'autant que le groupe dispose d'atouts considérables : d'une part, les charges sociales sont moins élevées aux Etats-Unis, ce qui permet quelques menues économies. Mais le Royaume-Uni offre d'autres avantages aux productions réalisées sur son territoire : un taux de change de la livre favorable, des équipes flexibles et qualifiées, et la proximité de Londres, qui regorge de spécialistes de la post-production. Autant d'arguments qui rendent attractifs les tournages à Pinewood...
Encore faut-il qu'il y ait des tournages. Et depuis quelques semaines, c'est un temps de vaches maigres (et non folles) qui sévit sur les studios. En raison de l'incertitude qui pèse sur l'avenir prochain d'Hollywood, les studios ne démarrent plus aucun tournage. L'urgence est, pour le moment, axée sur les productions en cours, qu'il faut absolument terminer avant la potentielle grève des acteurs. L'échéance est fixée au 30 juin. Par conséquent, les studios tournent au ralenti, et scrutent avec attention les nouvelles en provenance d'Hollywood.
F.M.L.