Récemment, la firme américaine Disney avait annoncé la suppression de 4 000 emplois, sur la base du volontariat (AlloCiné, Business, 28 mars 2001). Ce plan social devait toucher toutes les branches du groupe, à l'exception des services clients et des parcs d'attractions.
Les récentes déclarations de Michael Eisner, le coprésident du groupe, avaient cependant de quoi rassurer les salariés de la branche animation de Disney. Ce dernier avait, en effet, précisé qu'il considérait ce département comme le coeur et l'âme de la compagnie, et qu'il se sentait responsable de la protection de leurs emplois.
Mais selon le Los Angeles Times, les multiples réunions qui ont occupé les dirigeants de Disney ces derniers jours les ont amenés à adopter une acception plutôt élargie des salariés concernés par un départ. Le but de l'opération étant d'accroître la productivité.
Le porte-parole de Disney, John Dreyer déclarait d'ailleurs récemment : "nous avons à mener à bien un programme de réduction des forces de travail, à l'échelle de la compagnie, et qui concernera toutes nos divisions."
Il semble donc clair, aujourd'hui, que le département d'animation n'échappera pas à la règle. La section créative sera bien, elle aussi, touchée par les restrictions budgétaires. Devrait donc suivre une vague de licenciements et une réduction de certains salaires.
John Dreyer a cependant refusé de préciser combien d'emplois seraient supprimés.
Pour l'ensemble de ses complexes du département animation, Disney compte près de 2 000 employés. Le Los Angeles Times a indiqué qu'en ce qui concerne cette branche de la multinationale, les suppressions d'emplois seraient accompagnées d'une baisse des salaires de 30 à 50 %. Ainsi, à titre d'exemple, sur le site de Floride, ce sont 300 personnes qui pourraient voir leurs salaires diminuer significativement. En ce qui concerne le complexe de Burbank en Californie, près de 300 emplois sur 1 000 pourraient être menacés.
Ces mesures concernant la branche animation témoignent donc du souhait du géant américain de sortir de l'envolée des salaires des animateurs.
Depuis le triomphe du Roi Lion en 1994, la concurrence est devenue plutôt pressante sur le marché des dessins animés. Warner (Le Géant de fer), Fox (Titan A.E.) ou, bien sûr, DreamWorks (Le Prince d'Egypte, La Route d'El Dorado) se posent dorénavant en rivaux officiels.
Il en a résulté une augmentation de la valeur des animateurs ces dernières années que Disney souhaite enrayer par son plan.
Le studio aux grandes oreilles devrait également opter pour des productions moins onéreuses, à l'image de l'un de ses derniers bébés, Les Aventures de Tigrou et Winnie l'ourson. Pour un coût estimé à 6,5 millions de dollars, ce film en a rapporté près de 45 aux Etats-Unis, 28 dans le monde et 80 en vidéo.
Mardi dernier, le groupe Walt Disney annonçait pourtant ses résultats pour le second trimestre 2001. Et malgré un chiffre d'affaires inférieur à celui de l'exercice précédent (6,047 milliards de dollars contre 6,287), le bénéfice net de la famille Mickey s'élève à 307 millions de dollars.
La polémique risque de rebondir encore quand on sait que Disney compte célébrer la première de sa nouvelle grosse production Pearl Harbor en grandes pompes à Hawaï. Lors de cette soirée, le film sera projeté à 2000 invités, sur un écran géant spécialement construit. Le budget de cette petite fête devrait avoisiner les 40 millions de francs !
H.S.P. avec Reuters