Après l'échec du 1er mars, les négociations entre les représentants de la Writers Guild of America (Ligue des auteurs) et l'Alliance des producteurs de cinéma ont repris la semaine dernière à Hollywood. Les deux parties ont décidé de ne rien rendre publique, en espérant se mettre d'accord avant le 1er mai, sur la question des droits d'auteurs. En effet, si rien n'est conclu à cette date butoir, qui marque l'expiration de la convention collective de la profession de scénariste, l'industrie audiovisuelle et cinématographique hollywoodienne risque d'être paralysée par une longue grève.
Face à cette menace, le maire de Los Angeles, Richard Riordan, n'a pas tardé à réagir. Jeudi dernier, il donnait une conférence de presse au cours de laquelle il a rendu compte d'une étude portant sur les conséquences économiques de l'éventuelle grève. Il a dressé le spectre de la récession et du chômage, prévenant que près de 82 000 emplois risquaient d'être supprimés et que les pertes pourraient s'élever à 6,9 milliards de dollars.
Selon cette étude, 5 % de la population active de la mégalopole californienne sont directement employés par l'industrie du spectacle et, si les studios de cinéma et de télévision venaient à être paralysés, le taux de chômage passerait de 4,8 à 6,9 %. Après s'être entretenu avec les représentants des parties en présence, M. Riordan a cependant tenté d'étouffer la phobie ambiante en se déclarant optimiste sur les chances d'accord.
Rappelons que scénaristes et producteurs s'opposent essentiellement sur la question du versement des droits d'auteurs pour les rediffusions télévisées, ainsi que sur les ventes de cassettes vidéo et de DVD.
En 1998, la dernière grève de la Ligue des auteurs avait durée cinq mois. Cette année, l'ampleur du mouvement des scénaristes serait renforcée par le débrayage de 135 000 acteurs de cinéma et de télévision.
M.B. avec Reuters