Le cinéma bulgare tente tant bien que mal de survivre. Faute d'aides de l'Etat à la production, seuls deux films bulgares ont été produits l'an dernier. Dans les salles, la tendance n'est pas meilleure. Le marché est saturé de films américains, qui représentent 80 % des entrées, et la fréquentation est en chute libre, la télévision retenant les spectateurs potentiels chez eux. Ce qui a eu une conséquence directe sur l'équipement : le parc de salles est passé de 3 000 en 1989 à 140 en 2000, faute d'une offre suffisante.
A titre de comparaison, la situation était totalement différente sous le régime communiste : le cinéma était, en effet, largement aidé par l'Etat. Les salles, par exemple, devaient programmer au moins 60 % de films issus de pays communistes, environ 10 à 12 % de films bulgares, les 28 à 30 % restant étant ouverts aux films occidentaux. A l'époque, les films étaient vus par 800 000 personnes en moyenne, grâce aux tarifs attractifs proposés par le système. Mais depuis 1991, une loi bulgare considère le cinéma comme une industrie devant suivre les règles de l'économie de marché. Les voix de certains professionnels, comme Mikhaïl Meltev, président de l'Union des cinéastes bulgares, s'expriment en faveur d'une conception européenne du cinéma : "tous les pays européens défendent leur cinématographie nationale, qui est conçue comme un produit culturel et pas comme un produit commercial."
Seul point positif, le pays attire les tournages. Les studios de Boïana ont accueilli Est-Ouest de Régis Wargnier, et Vercingétorix de Jacques Dorfmann, et ont dégagé en l'an 2000 une manne de 2,5 millions de dollars. Le complexe espère attirer une vingtaine d'équipes étrangères et quatre bulgares en 2001.
F.M.L.