A 33 ans, Edward Burns est un véritable homme à tout faire : scénariste, réalisateur, producteur et acteur. Avec 15 minutes, John Herzfeld lui donne l'opportunité d'étoffer encore un peu plus son curriculum vitae en le faisant jouer aux côtés de Robert De Niro. A l'occasion de la sortie du film, AlloCiné a rencontré ce jeune talent.
Allociné : si vous n'aviez pas été acteur quelle profession auriez-vous exercée ?
Edward Burns : pendant un moment j'ai pensé devenir policier comme mon père, sinon j'aurais pu être pompiste dans une station-service.
Quel est le premier film que vous avez vu au cinéma ?
Je crois que c'est Rocky en 1976.
Et quel est votre film préféré ?
Probablement La Dernière Séance de Peter Bogdanovich
Quel est votre acteur favori et pourquoi ?
Paul Newman pour l'ensemble de sa carrière. Il a fait tellement de grands films, interprété tant de grands rôles.
Jusqu'à aujourd'hui, quel est le meilleur souvenir de votre carrière ?
Peut-être ma participation au Festival de Sundance, cela a changé ma vie.
Et votre plus grand regret ?
Vous savez, je ne crois pas avoir de regrets, je suis heureux d'être ce que je suis aujourd'hui.
Quelles sont vos attentes, pour l'avenir ?
J'ai lu un scénario qui s'appelle On the Job. C'est une histoire intimiste, mais aussi une grande histoire épique. Maintenant, il reste à trouver l'argent pour le réaliser, c'est mon prochain objectif.
Vous rappelez-vous votre première audition pour un rôle ?
Non, j'ai la chance de ne jamais avoir eu à passer d'audition.
Y a-t-il eu une personne qui a joué un rôle déterminant dans votre carrière ?
Mes parents, pour deux raisons : ils m'ont poussé à écrire et c'est ma mère qui m'a donné le goût du cinéma.
Si vous deviez arrêter votre carrière, qu'est-ce qui vous manquerait le plus ?
Jouer la comédie, c'est ce que j'aime faire. Tous les jours je me lève, je me mets devant mon ordinateur et j'écris. Si je devais arrêter, je ne saurais pas quoi faire de mon temps.
Avez-vous un don caché ?
Oui, j'en ai un mais je ne peux pas vous le dire.
Comment résumeriez-vous "15 minutes" ?
C'est un film d'action, mais il est différent des autres films de ce genre, des thrillers que l'on voit habituellement. Bien sûr, il y a de l'action et tous les éléments qui composent un thriller, mais quand vous sortez du cinéma, vous vous posez de vraies questions, des questions sérieuses.
Qu'est-ce qui vous a séduit dans le projet de John Herzfeld ?
Il y a plusieures choses. D'abord la chance de pouvoir jouer aux côtés de Robert De Niro ; et puis j'étais fan des deux premiers films de John Herzfeld. J'avais envie d'interpréter ce personnage dans ce type de gros film d'action. Ce qui m'a plu également, c'est qu'il était tourné à New York où je suis né, où je vis et où mon père a été policier pendant trente ans... Beaucoup de choses m'ont séduites.
Le fait que votre père soit policier vous a beaucoup influencé pour le rôle ?
Vous savez, j'ai grandi dans un environnement policier. Il y a non seulement mon père, mais aussi mon oncle, mes cousins. Je n'ai donc pas eu à faire beaucoup de recherches sur le comportement des gens qui exercent ce métier.
Pensez-vous que le point de vue de John Herzfeld est réaliste?
Dans un film, il y a toujours des éléments caricaturaux en ce qui concerne les personnages. Le rôle de Kelsey Grammer reste réaliste, même si John l'a quelque peu exagéré.
Andy Warhol a dit que chacun aurait quinze minutes de célébrité. Qu'en pensez-vous?
Je ne sais pas si tout le monde aura sa part de célébrité, mais ce que l'on peut remarquer, c'est que tout le monde veut être célèbre.
Comment vous êtes-vous préparé pour ce rôle ?
Il y a une scène dans laquelle je devait me frayer un chemin dans les flammes entre les cascadeurs et les spécialistes des effets spéciaux. Je m'en suis remis à eux pour ma sécurité. Ils me passaient une sorte de gel sur les bras et sur le visage pour que je ne brûle pas. Mais quand je me suis retrouvé avec le bras en feu, coincé dans une pièce au milieu des flammes, la situation était tellement extrême que mon entrainement et mon jeu d'acteur ne comptait plus. J'étais tout simplement terrifié.
Comment s'est passé votre travail avec Robert De Niro ?
N'importe quel acteur vous dira que c'est l'un des plus grands comédiens de ce siècle. Mais ce n'est pas seulement un grand acteur, c'est aussi un grand homme. Ca c'est donc très bien passé.
Comment vous êtes-vous identifié à votre personnage ?
Comme moi, c'est quelqu'un de très sérieux dans son travail et il est un peu naïf.Et puis il y a la façon dont il appréhende les médias : la manière dont il s'en sert et dont ils se servent de lui.
Cela doit être plus facile pour vous de jouer dans un film que vous ne réalisez pas.
Oui, c'est vraiment bien d'être sur un plateau sans avoir à se soucier de l'endroit où l'on doit placer la caméra. J'ai pu me concentrer sur mon jeu et tenter des choses que je n'aurais pas tenté si j'avais réalisé.
Pouvez-vous nous parler de "Sidewalks of New York", votre dernier film en tant qu'acteur et réalisateur ?
Oui, il y a Stanley Tucci, Heather Graham, Dennis Farina. C'est l'histoire de six New-Yorkais issus de différentes classes sociales. C'est une sorte d'étude sur la sexualité d'aujourd'hui.
Quel rôle interprétez-vous?
Je joue un producteur d'émissions de télévision qui pense se marier et avoir des enfants jusqu'à ce que sa petite amie ne le quitte. Il passe brutalement d'une relation sentimentale longue au célibat et il essaie de gérer cette nouvelle situation.
Est-ce vrai que votre film a reçu la mention "R" (interdit aux moins de dix-sept ans non accompagnés) par la commission de censure américaine ?
Oui, c'est vrai. Pourtant, il n'y a ni violence ni nudité, c'est juste qu'on y parle de sexe et c'est pour cela qu'il a été classé "R".
M.B.
Photo : © AlloCiné