Absente depuis quelques mois du devant de la scène cinématographique, Catherine Tasca a annoncé hier un arsenal de mesures. Celles-ci sont dirigées vers l'écriture et la distribution, les deux maillons faibles de la chaîne, et font suite aux rapports remis par Charles Gassot, sur le scénario, et Daniel Goudineau, sur la distribution.
Le Centre national de la cinématographie (CNC) attribuera 5 millions de francs aux auteurs expérimentés d'une quarantaine de projets, et 15 millions de francs aux aides au développement. L'objectif est de former les auteurs. Des bourses seront également attribuées aux meilleurs scénarios pour un montant de 1 million de francs. Parallèlement, le secteur de la distribution sera aidé par la contribution des chaînes hertziennes à hauteur de 0,2 % de leur chiffre d'affaires, soit environ 40 millions de francs, auxquels viendront s'ajouter les 40 millions de francs fournis par Canal + à destination de ce secteur. De quoi renforcer la promotion des petits films, et éviter ainsi les "sorties techniques", ces sorties de films en salles qui n'existent que pour permettre au film de sortir ensuite en vidéo ou d'être programmé à la télévision.
La ministre de la Culture a également profité de son intervention pour s'exprimer sur les dossiers sensibles du cinéma. Elle s'est notamment exprimée en faveur d'une accélération dans la mise en place de la loi d'encadrement des cartes illimitées. Le texte devrait être voté en juin, pour une application dès la rentrée. Concernant la fusion des salles Gaumont-Pathé, Catherine Tasca a confirmé son feu vert, précisant tout de même que le nouveau groupe devra respecter quelques exigences, notamment l'abandon de certaines salles et de nouveaux engagements de programmation. Enfin, la ministre a souhaité la constitution d'un groupe de travail visant à codifier les relations entre distributeurs et exploitants, trop souvent en conflit. Voilà en gros, le programme qui attend David Kessler, nouveau directeur général du CNC.
F.M.L.