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    Internet : ce que pense Hollywood

    La toile inspire un double sentiment aux producteurs américains. Moyen de publicité incroyable, le Web devient souvent un vivier de rumeurs.

    "S'ils s'interrogent sur le fait qu'Angelina Jolie (60 secondes chrono) porte un short, a un pistolet ou deux, ou s'entraîne six heures par jour pour le rôle, ça va. S'ils inventent de toutes pièces des histoires autour de problèmes de production, ça ne va plus". Cette déclaration du vice-président de la Paramount (studio producteur de Tomb Raider ) Rob Friedman au quotidien américain USA Today résume le sentiment des professionnels hollywoodiens du cinéma vis-à-vis de l'Internet.

    En développement exponentiel depuis quelques années, le Web abrite aujourd'hui des milliers de sites de fans consacrés au septième art. Sites qui diffusent des nouvelles de futures productions, l'avancée de casting, des photos de tournages... jusqu'à de premières analyses en exclusivité (reviews en anglais) réalisées par les internautes grâce aux projections-tests.

    Et si ces sites s'avèrent parfois d'excellents moyens de promouvoir un film, comme ce fut le cas pour X-Men l'année dernière, attendu à l'époque par de nombreux fans avides de la moindre information sur les personnages ou les costumes, ils dérangent parfois (voire souvent) les grands studios.

    Ainsi, pour le vice-président du marketing chez LucasFilm qui offrait aux fans de Star Wars un kit pour construire leurs propres sites, le "travail" des fans doit être clairement limité : "si les fans veulent passer un bon moment, c'est génial, mais à la minute où ils enfreignent notre inviolabilité en volant des documents protégés, ou en utilisant des documents protégés pour en tirer des bénéfices financiers, ça nous pose un problème".

    Quant à Rob Friedman, ce sont les analyses des films vus lors des projections-tests qui lui posent un grand problème, dans la mesure où ce sont des versions non définitives des films, et susceptibles d'être modifiées : "nous pensons que c'est injuste d'être épiés de la sorte. Vous ne voudriez pas aller voir et critiquer un Picasso quand il n'est terminé qu'à moitié".

    Mais en dépit de ces aspects négatifs du Web et de ces critiques, les producteurs et les studios savent pertinemment qu'ils doivent aujourd'hui compter avec le (multi)média Internet. Un vecteur d'informations dont l'influence est, aujourd'hui, sur la pente ascendante...

    Y.S.

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