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    ShoWest contre les pirates

    Face au développement du piratage de films, les exploitants américains tentent de trouver des solutions.

    Les exploitants américains craignent de plus en plus le piratage. Réunis à l'occasion de ShoWest, leur congrès annuel, qui se tient cette année du 5 au 8 mars, les dirigeants de salles ont largement débattu de ce sujet, qui devient préoccupant.

    L'échange de copies pirates représente un manque à gagner pour les salles. Si le piratage a toujours existé, notamment dans les pays du Sud, il a toujours été relativement limité, en raison des risques inhérents à sa distribution. Mais avec le développement d'Internet, le phénomène ne cesse de s'accroître. Les technologies numériques facilitent la reproduction des images, et les formats de compression d'images permettent d'échanger rapidement des fichiers sur le Web, en toute impunité. Fin février, CNN faisait état de l'augmentation inquiétante des téléchargements de longs métrages sur les campus américains.

    Deux facteurs encouragent le piratage. D'une part, les évolutions technologiques. Aujourd'hui, les copies au format numérique sont meilleures qu'en VHS, et s'approchent de la qualité du DVD. De plus, la compression des images est telle que les fichiers sont de moins en moins lourds, et donc de plus en plus facilement transmissibles. Enfin, le développement de l'Internet à haut débit favorise très largement ces échanges.

    Mais la véritable particularité de ce système de distribution réside dans sa volatilité. Contrairement à Napster pour les fichiers MP3, les fichiers vidéo échangés ne sont pas disponibles sur un serveur. Ils sont téléchargeables sur des adresses Internet opaques, sans que ces fichiers ne soient recensés sur le réseau. Ces adresses sont connues par les usagers grâce au bouche à oreille, un moyen d'information très en vogue sur le réseau. Aujourd'hui, de nombreux longs métrages s'échangent ainsi en ligne. Dès lors, il devient extrêmement difficile de contrôler ces filières, d'autant qu'elles sont multiples.

    Face à l'ampleur du phénomène, la lutte ne peut alors se faire qu'à la source. Parmi les solutions évoquées, la sortie simultanée des films dans tous les pays retient les suffrages. Si elle est envisageable pour les studios, elle est, en revanche, plus difficile à mettre en place, dès lors que des distributeurs indépendants interviennent aux quatre coins du monde. L'autre remède au piratage pourrait être le renforcement des lois en vigueur sur le copyright, de manière à punir les contrevenants. Enfin, une meilleure surveillance des copies s'impose, de leur création en laboratoires à leur utilisation en salles : si les pirates n'ont pas accès au matériel, ils ne pourront pas copier !

    F.M.L.

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