A deux mois de l'expiration de la convention collective en cours, l'été hollywoodien se fait de plus en plus incertain, et la cité cinématographique vient de faire un pas de plus vers la grève. Après six semaines d'intenses discussions, les négociations entre la Writers Guild of America, le puissant Syndicat des scénaristes, et les producteurs viennent d'échouer.
Les parties n'ont pu se mettre d'accord sur les revendications des scénaristes. Celles-ci portent sur les royalties accordées au scénaristes sur l'exploitation des films en vidéo et sur les diffusions télévisées, ainsi que sur les mentions de crédits au générique des films. Les scénaristes réclament de meilleurs pourcentages sur les marchés secondaires, en raison de l'explosion de ces nouvelles sources de profit : ils estiment, en effet, que leurs taux actuels de rémunération sont bien trop faibles par rapport à l'envolée économique que subit ce secteur, et demandent que leur rémunération soit doublée. Si les producteurs envisagent, en effet, d'augmenter les royalties des scénaristes, aucun accord n'a pu être trouvé sur le nouveau montant qui leur serait alloué.
Parallèlement, les scénaristes réclament aussi que la mention "a film by", littéralement traduisible par "un film de", ne soit plus l'apanage des réalisateurs, mais qu'ils puissent aussi en profiter en tant qu'auteurs du film. Là encore, les négociations sont en cours avec la Director's Guild of America, le Syndicat des réalisateurs. Cette querelle de chapelles n'a pour le moment pas abouti. Si aucun accord n'intervient avant le 1er mai, date d'expiration de la convention collective actuelle, les scénaristes se mettront en grève. Hollywood pourrait ainsi être paralysé.
F.M.L.