Le québécois serait-il une langue ? Oui, selon l'Union des artistes. Le principal syndicat d'acteurs du Québec fait pression sur le gouvernement du Québec pour que les films de langue anglaise soient doublés dans la Belle Province. A l'heure actuelle, les films étrangers sont majoritairement doublés à Paris. La raison est simple : les doublages réalisés au Québec sont inexploitables en France, à cause des expressions et de l'accent québécois. Economie oblige, les studios sortent leurs films au Québec avec les voix françaises, afin de ne pas faire de multiples doublages.
Ce qui n'est pas du goût des acteurs québécois, pour deux raisons. D'une part, le marché du doublage représente des opportunités d'emploi pour les comédiens québécois, qui n'entendent pas laisser ce marché leur échapper au profit des petits parisiens. Mais d'autre part, le problème de la langue se pose.
Si les Français ne comprennent pas le québécois, il faut bien reconnaître que l'inverse est hautement probable... Les variations du français sont, en effet, importantes, que l'on soit d'un côté ou de l'autre de l'Atlantique. Les acteurs québécois, s'engouffrant à fond dans la brèche autonomiste de la Belle Province, sont bien décidés à ne pas "se faire passer un Québec"* par leurs homologues français.
Ils entendent bien faire reconnaître les spécificités de leur langue, quitte à imposer le québécois comme étant une langue différente du français, pour obliger les studios à tenir compte de l'exception québécoise.
F.M.L.
* Expression québécoise signifiant "se faire avoir".