Présent à Madrid pour y signer un accord, Jack Valenti, 80 ans, président de la Motion Pictures Association (Association des producteurs américains) s'est montré inquiet face à la grève annoncée des acteurs d'Hollywood. "La grève qui menace de paralyser Hollywood au printemps prochain serait synonyme de catastrophe sur le plan économique. Cette grève est inconcevable. Il faut que toutes les parties concernées se rassemblent autour d'une table et que l'on parvienne rapidement à un accord qui satisfasse tout le monde", a estimé Jack Valenti.
Mais l'objet du voyage de Jack Valenti en Espagne était la signature d'un partenariat entre les Etats-Unis et l'Espagne. Son but : faciliter et améliorer la formation des étudiants en cinéma des deux pays. Les jeunes cinéastes ibériques pourront ainsi suivre les cours des écoles de cinéma les plus réputées des Etats-Unis et vice versa pour leurs homologues américains.
"Cet échange culturel", comme l'a qualifié Jack Valenti, s'inspire de celui initié il y a quelques années entre la France et les Etats-Unis. Selon Valenti, "l'Espagne est le pays européen avec lequel les Etats-Unis se doivent d'entretenir la relation la plus étroite, puisque près de 30 millions d'Hispanophones vivent dans notre pays. L'Espagne dispose, en outre, d'un remarquable réservoir de talents, de Pedro Almodóvar (Tout sur ma mère, Talons aiguilles à Alejandro Amenábar (Ouvre les yeux), en passant par Fernando Trueba (Calle 54)."
"Le public américain n'aime pas les films doublés"
Jack Valenti s'est, en outre, attardé sur la désaffection du public américain envers les films doublés pour expliquer les difficultés du cinéma européen à s'exporter aux Etats-Unis. "Le public américain n'aime pas les films doublés, il préfère les sous-titrages. Il n'est pas habitué à ce décalage entre la bouche de l'acteur et les mots. De plus, la plupart des Américains ne parlent qu'une langue, ce qui explique la faible audience des films européens dans notre pays."
Autre sujet abordé par Valenti : les pratiques illégales de certains distributeurs américains. On les soupçonne, à chaque vente d'une superproduction américaine, d'obliger les exploitants européens à acheter également des lots de films moins attrayants. Une pratique que réfute Jack Valenti, sans pour autant apporter d'arguments.
J.D. avec El Pais