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    Berlin a aussi son marché du film

    En marge du Festival de Berlin se tient le marché européen du film, où vendeurs et acheteurs ont l'occasion de conclure quelques affaires.

    Le phénomène "Italien pour débutants"

    Le dogme attire les acheteurs : Italien pour débutants, de la danoise Lone Scherfig, a été extrêmement bien accueilli lors de sa présentation dans le cadre du Festival. D'abord par les spectateurs, qui ont fortement apprécié la projection, mais aussi par les acheteurs... Miramax en a acquis les droits de distribution pour l'Amérique du Nord, alors que le distributeur allemand Kinowelt a emporté le film pour le marché germanique. Voilà une bien belle affaire pour le producteur du film, qui rentabilise sans problème son budget de 1 million de dollars. Italien pour débutants a déjà remporté un large succès lors de son exploitation dans les salles danoises.

    Miramax fait ses emplettes

    Présent dans la cité allemande, Miramax remplit son panier afin d'alimenter, dans les mois qui viennent, le marché nord-américain. Miramax International, la filiale d'acquisition de Miramax, a ainsi acquis plusieurs longs métrages, tous précédés de très bons échos. Italien pour débutants, de Lone Scherfig, a été très bien accueilli lors de sa présentation au Festival et est en bonne place dans la course à l'Ours d'or. Everybody Famous, du belge Dominique Deruddere, vient, quant à lui, d'être nominé aux Oscars dans la catégorie Meilleur film étranger. Enfin, Miramax International a aussi acquis Shiner, un drame de l'anglais John Irvin, et confirme sa position d'importateur majeur des films européens aux Etats-Unis.

    Media Plus... de souplesse

    Jacques Delmoly, qui gère le programme Media Plus pour le compte de l'Union européenne, a annoncé à Berlin l'adoption de nouvelles formalités pour le programme. Désormais, chaque film sera considéré comme candidat pour les aides. Les producteurs pourront ainsi présenter plusieurs projets afin de bénéficier d'une aide à l'écriture, alors qu'auparavant, c'est la compagnie qui faisait office de "candidat". En cas d'échec, elle ne pouvait se représenter qu'un an plus tard.

    Media Plus proposera d'autres assouplissements dans la gestion des aides qu'il distribue, notamment en ce qui concerne son remboursement. L'objectif est de permettre aux sociétés de production de mieux promouvoir leurs films, et de les inciter à la production. Pour mémoire, Media Plus est la seule enveloppe d'aide à l'industrie cinématographique et audiovisuelle fournie par l'Union européenne. Son montant est de 400 millions d'euros, soit plus de 2,6 milliards de francs, répartis sur une période 5 ans.

    Moins de strass, plus de réflexion

    Bien que leurs films soient présentés dans le cadre du Festival, de nombreuses stars hollywoodiennes ont annulé leur venue à Berlin : Michael Douglas et Catherine Zeta-Jones (Traffic), Kevin Costner (Thirteen Days), Julianne Moore (Hannibal), ou encore Johnny Depp (Le Chocolat), en raison de conflits de planning. Hollywood fait, en effet, tourner les comédiens à plein régime, afin d'avoir un stock de films en réserve, et de pouvoir continuer à approvisionner les salles de cinéma en cas de grève des acteurs. Du coup, le Festival perd son côté "glamour", et les réalisateurs, quasiment seuls à défendre leurs films, prennent la parole, et s'expriment sur l'avenir du cinéma.

    Mike Nichols, réalisateur de Wit, a ainsi attiré les médias sur la pression que vivent les réalisateurs lors de la sortie d'un film : "le week-end d'ouverture est très important", a-t-il déclaré, ajoutant que "la conversation du dimanche après-midi suivant la sortie du film pouvait décider de la fin de sa carrière." Le réalisateur a déploré que le box-office soit le seul critère de jugement d'un film, indépendamment de sa qualité artistique.

    Plus optimiste, Steven Soderbergh, réalisateur de Traffic, estime, quant à lui, que le rôle prépondérant des studios hollywoodiens dans le processus de production et de distribution des films peut être profondément modifié dans les années à venir, et qu'il appartient aux indépendants de modifier leur manière de faire des films : "avec le développement de la distribution numérique, les indépendants pourront se passer complètement des studios, et appeler directement les exploitants indépendants pour leur proposer leurs films."

    F.M.L.

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