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    Agnès Varda à nouveau récompensée

    "Les Glaneurs et la glaneuse" a remporté, lundi soir, le Prix Méliès du Meilleur film français, remis par le Syndicat de la critique. AlloCiné y était.

    Paris, Espace Saab Rive Gauche, lundi 5 février 2001, 19h.

    Musique techno à fond et voitures exposées tout autour de la salle principale de l'Espace Saab Rive Gauche. Voilà le décor quelque peu étonnant de la cérémonie de remise des prix 2000 du Syndicat de la critique. Des récompenses qui étaient attribuées à des films engagés, brossant un tableau réaliste de la vie quotidienne.

    Agnès Varda, en habituée, est venue chercher son Prix Méliès du Meilleur film français pour Les Glaneurs et la glaneuse. Elle l'avait déjà obtenu en 1965 pour Cléo de 5 à 7 et en 1985 pour Sans toit ni loi, récompense qu'elle avait partagé avec Michel Deville pour Péril en la demeure. "Je ne pensais pas recevoir un troisième prix. C'est presque exagéré. Je suis heureuse qu'à travers cette récompense, les gens du film obtiennent une reconnaissance", a confié la réalisatrice à AlloCiné. Elle s'est dit ravie que son documentaire, qui est sorti en juillet soit encore en salle actuellement.

    Son film, qui dresse le portrait de ramasseurs et de grapilleurs en tous genres, a été tournée dans toute la France. "C'est en me baladant à la fin des marchés que j'ai eu l'idée du film. J'ai remarqué que des gens ramassaient les restes. Je suis heureuse qu'une émotion de départ se soit transformée en travail, en enquête." Son film succède, au palmarès, à La Maladie de Sachs de Michel Deville qui racontait la vie d'un médecin de campagne interprété par Albert Dupontel. Les Glaneurs et la glaneuse avait également obtenu, entre autres, le Prix du Meilleur documentaire européen aux European Film Awards et le Prix du public du Festival international du nouveau cinéma de Montréal. Il sortira prochainement aux Etats-Unis.

    Autre film à caractère social : Ressources humaines de Laurent Cantet qui a obtenu le Prix du Meilleur premier film français. Une récompense qui était remise pour la première fois. "Ce prix s'inscrit dans notre logique puisque nous organisons, lors du Festival de Cannes, la semaine de la critique qui est consacrée aux premiers et seconds films. C'est important pour nous de s'intéresser aux grands de demain. Malgré la réalisation de 45 premiers longs métrages français cette année, le choix n'a pas été difficile. Ressources humaines est un film tellement merveilleux", a expliqué Jacques Zimmer, président du Syndicat français de la critique de cinéma.

    "C'est réconfortant que dans un monde où le star system est très présent, il y ait de la place pour des films engagés", a ajouté Agnès Varda.

    Laurent Cantet, qui tourne actuellement L'Emploi du temps avec Karin Viard, n'a pu être présent pour recevoir son prix. C'est Jalil Lespert, qui interprète le rôle principal de Ressources humaines qui l'a remplacé. "Je suis heureux de venir chercher cette récompense pour le film de Laurent Cantet. Depuis le début, la critique a été dithyrambique. En plus, c'est un grand honneur de côtoyer Agnès Varda", a confié le comédien qui est nominé pour le film dans la catégorie Meilleur espoir aux César.

    Le Prix Moussignac du Meilleur film étranger a été attribué à Yi Yi du Taïwanais Edward Yang. L'an dernier, ce prix avait été accordé à Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick. Edward Yang, qui n'avait pu être présent, avait adressé une lettre de remerciement au Syndicat. "Merci de m'avoir envoyé ce rayon de soleil", avait-il écrit.

    Souffle des soeurs Delphine et Muriel Coulin a obtenu le prix Novaïs-Texeira du Meilleur court métrage français. Un prix qui avait notamment été accordé à Cyril Collard, Cédric Klapisch ou encore François Ozon.

    Souffle se déroule au cours d'un après-midi entre une fillette et sa mamie interprétée par Martine Audrain (Seul contre tous de Gaspar Noé). L'enfant profite de la sieste de sa grand-mère pour lui dessiner sur les doigts de pied des petits bonshommes. A la fin de la journée, le destin fera qu'elle les gardera éternellement.

    Parmi les personnes invitées à la soirée figuraient Ariane Ascaride et son mari Robert Guédiguian, tous les deux ravis par le palmarès. "C'est formidable car Agnès Varda est toujours à l'avant-garde du cinéma. Sans elle, il y aurait sûrement eu moins de réalisatrices françaises. Quant à Ressources humaines, c'est un film très intelligent, humain, qui pose des questions de manière juste", a expliqué l'actrice. "C'est un palmarès impeccable. J'aurais voté de la même façon", a ajouté Robert Guédiguian.

    Le Syndicat de la critique a également remis trois prix littéraires. L'OEil du Kremlin de Natacha Laurent, qui traite de la censure en Russie, a obtenu la récompense du Meilleur livre français sur le cinéma. Marylin, une femme de Barbara Leaming a reçu le prix du Meilleur livre étranger traduit en français. Quant à David Cronenberg, entretiens avec Serge Grünberg, il a obtenu la récompense du Meilleur album sur le cinéma. Les auteurs dédicaceront leurs ouvrages ce mercredi, de 17h à 19h30, à l'Espace Saab Rive Gauche, à Paris.

    Autre rendez-vous pour les cinéphiles : ce jeudi, à 20h30, Souffle et Ressources humaines seront projetés au cinéma le Quartier Latin 9, rue Champollion, 75005 Paris, en présence des équipes du film.

    M-C.H.

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