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    Emilie Dequenne

    Un Prix d'interprétation et une Palme d'or à Cannes pour "Rosetta", un rôle dans "Le Pacte des loups"... Rencontre avec Emilie Dequenne.

    Allociné : “Le Pacte des loups” en quelques mots ?

    Emilie Dequenne : action, amour, aventure, suspense, beauté et intrigue.

    Votre personnage de Marianne dans ce film ?

    C'est une femme très moderne. Une forte personnalité. Elle peut sembler très douce et gentille, mais elle n'est en aucun cas une potiche. Au début du film, elle n'a pas conscience de ce qui se joue autour d'elle. Mais lorsqu'elle le découvre, elle prend véritablement sa place dans l'action.

    Comment vous êtes-vous préparée ?

    J'ai beaucoup travaillé avec Christophe Gans, le réalisateur. Dans un film en costumes, le risque est d'être prisonnière de tous ces accessoires ou artifices que sont les corsets, le maquillage, les longues robes, les hauts talons. On peut ainsi paraître un peu trop figée, artificielle à l'écran. D'où cette nécessité de donner une dimension plus humaine à mon personnage. Et à tous les personnages du film plus globalement.

    J'ai également dû apprendre à monter à cheval. Je garde un formidable souvenir de cette expérience. Ce métier d'actrice est très pratique car il vous donne l'opportunité d'apprendre une quantité de choses ! (elle rit).

    Comment s'est déroulé le tournage ?

    Avec beaucoup d'amour. On le ressent d'ailleurs à la vue du film. Il se veut populaire, mais je ne pense pas que son auteur ait voulu en faire une grosse machine, avide d'entrées. Christophe Gans a gardé son âme d'enfant pour réaliser ce film. Toute l'équipe l'a suivi avec le même enthousiasme dans cette aventure.

    Que vous a apporté le fait de côtoyer des acteurs plus expérimentés ?

    J'ai beaucoup appris en répétant mes scènes avec un acteur tel que Bernard Farcy (ndrl : Taxi et Taxi 2). A seulement 19 ans, j'avais beaucoup à apprendre de tous ces acteurs plus expérimentés. Je garde un très bon souvenir de mes relations avec eux.

    Comment passe-t-on de “Rosetta”, un petit film indépendant à une superproduction telle que le “Pacte des loups” ?

    Je recherchais un film tout aussi singulier que Rosetta, mais dans un tout autre registre. Lorsque j'ai reçu le scénario du Pacte des loups, j'ai trouvé que le film serait en tous points à l'opposé de Rosetta. Les moyens n'étaient évidemment pas les mêmes. J'en ai vraiment pris conscience lorsque je suis arrivée sur le tournage à la vue de tous les comédiens, les techniciens, la taille de la cantine. Tout était gigantesque. Ce n'est pas sans provoquer des problèmes de concentration parfois. Tout ce monde autour de vous, maquilleurs, coiffeurs, techniciens.

    Comment vit-on l'après “Rosetta”, un film qui a obtenu la Palme d'or à Cannes et pour lequel vous avez reçu le Prix d'interprétation ?

    Le risque, c'est de redescendre aussi vite que l'on est monté. Je n'ai pas envie de cela. Etre comédienne, c'est vraiment ce que je veux faire depuis toujours. En allant présenter le film à Cannes, j'espérais que ma prestation dans le film serait remarquée. Mais je n'aurais jamais imaginé un tel dénouement ! Ensuite, il a fallu garder la tête froide. J'aime foncer, mais j'ai voulu mûrir mes choix. Je ne voulais pas prendre de coups. Dans ce métier, ça arrive évidemment, mais autant que ce soit le moins possible.

    Votre prochain film ?

    Je viens de terminer le tournage de Oui, mais de Yves Lavandier, avec Gérard Jugnot. C'est l'histoire d'une jeune fille de 17 ans, Eglantine. Sa mère exerce une trop grande pression affective sur elle. Elle a besoin, au contraire, de plus de liberté, de découvrir la sexualité. Elle finira par rencontrer, par hasard, un psychothérapeute, joué par Gérard Jugnot.

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