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    AOL et Time Warner : enfin pacsés !

    Après un an de préparation et de nombreux retards dans la procédure, AOL et Time Warner viennent enfin de fusionner.

    Ca y est, AOL et Time Warner ont enfin fusionné. Un an et un jour après l'annonce de ce projet pharaonique, AOL et Time Warner viennent enfin de donner naissance au numéro 1 mondial de la communication.

    Le groupe a obtenu, en fin de semaine dernière, l'accord de la l'Agence fédérale des communications (FCC). Ce feu vert met fin au long processus de validation de cette fusion par les différentes autorités compétentes. Si la fusion a été si longue à se mettre en place, c'est essentiellement en raison de son caractère exceptionnel. D'un gabarit estimé à 105 milliards de dollars, elle pose, en effet, de sérieuses questions de concurrence, et chaque institution a, tour à tour, imposé de nombreux garde-fous. Les deux groupes ont donc dû faire de nombreuses concessions pour, au final, parvenir à se "pacser".

    Principale cible de ses restrictions : la messagerie instantanée d'AOL. Afin d'éviter tout abus de position dominante, elle devra ouvrir son accès à la concurrence. Idem pour le câble : la compagnie américaine de télécommunications ATT, qui possède le premier réseau câblé des Etats-Unis, devra vendre sa participation de 25 % dans le capital de Time Warner, qui possède, quant à lui, le second réseau câblé du pays. Ceci afin qu'ATT ne monopolise pas le câble... Celui-ci est, en effet, un enjeu important : il permet de transmettre des données beaucoup plus rapidement que les lignes téléphoniques. L'association du contenu d'AOL et des tuyaux de Warner permet donc de proposer un package complet dans le domaine de l'Internet. D'où les quelques garde-fous imposés... AOL a dû, par exemple, proposer à ses abonnés l'ADSL, technologie concurrente du câble (développé par Time Warner, donc "produit maison") pour ne pas être accusée d'obliger ses abonnés à utiliser le câble. Autre perte : dans sa course à la fusion, AOL et Time Warner auront perdu EMI. Pour la Commission européenne, c'était la fusion de trop : le risque d'imposition d'une norme pour la diffusion de la musique sur Internet était trop grand aux yeux de Bruxelles, qui a donc exigé l'abandon du projet. Le groupe maîtrise cependant les canaux via le câble, Internet et la télévision, et le contenu grâce à la presse, la musique et le cinéma : de quoi développer bien des synergies.

    Un an et un jour après l'annonce de la fusion, et 367 jours de réflexion de la part des diverses autorités étatiques et supra-nationales concernées plus tard (2000 était une année bissextile !), le rapprochement entre AOL et Time Warner est enfin consommé. Il était temps. La longueur de la procédure n'a guère rassuré les marchés. Au cours des douze derniers mois, le cours des deux valeurs a dangereusement baissé, témoin des incertitudes qui planaient sur la création du groupe. Estimé aujourd'hui à 105 milliards de dollars, contre 155 en janvier 2000, le groupe est toutefois leader mondial devant Vivendi-Universal. La bataille de la communication, qui passera indubitablement par le Web, a commencé...

    F.M.L

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