Qu'il est dur de fusionner pour AOL-Tim Warner. Plus le temps passe, moins l'opération devient intéressante pour les actionnaires. La valeur de l'action d'AOL a chuté de 58%, et celle de Time Warner de 50% depuis janvier 2000. Le géant à venir est ainsi passé d'une valeur estimée de 168 milliards de dollars en janvier 2000 à moins de 80 milliards de dollars un an plus tard.
Le temps joue décidément contre cette fusion et il devient urgent pour AOL et Time Warner de la concrétiser. Chaque retard coûte en effet de l'argent aux deux groupes, et tant que la fusion est incertaine, ce n'est guère rassurant pour les marchés, et cette confiance toute relative a généré une importante baisse des cours sur l'année écoulée.
AOL et Time Warner approchent pourtant de la fusion, et le plus dur est passé. Après l'accord de l'Union européenne, qui s'était fait attendre, et celui de le commission fédérale du commerce (FTC), les plus difficiles à obtenir, il ne reste plus pour les deux groupes qu'à obtenir l'aval de la commission fédérale des communications américaine (FCC). Si, selon les observateurs, cet accord ne fait pas l'ombre d'un doute, il reste tout de même nécessaire. Et la commission ayant repoussé la divulgation de son avis, AOL et Time Warner sont encore contraints d'attendre... et d'assumer des frais supplémentaires. Ils espèrent désormais annoncer la naissance de ce qui deviendra le numéro 1 mondial de la communication avant fin janvier, soit plus d'un an après l'annonce de ce rapprochement. A titre de comparaison, la fusion du numéro 2 mondial a été beaucoup plus vite, puisque le dossier Vivendi Universal a été bouclé en moins de 6 mois.
F.M.L