Dancer in the Dark: Le film aux 100 caméscopes
L'année 2000 aura été celle du numérique.
De plus en plus de réalisateurs ont choisi cette technologie. A commencer par Lars Von Trier qui a utilisé pour le tournage de Dancer in The Dark, 100 petits caméscopes qui filmaient simultanément les séquences chantées de son film. Mais la palme revient au réalisateur français Pitof qui a entièrement tourné Vidocq en haute définition numérique. C'est une première mondiale. Cette grosse production avec Guillaume Canet et Gérard Depardieu sortira en mai 2001.
Gladiator: Rome reconstituée
Le numérique offre aussi des possibilités nouvelles d'effets spéciaux.
Les arènes de Rome ont pu être reconstituées avec ses milliers de spectateurs dans le film Gladiator et les créateurs de Dinosaure nous ont transporté 65 millions d'années plus tôt. Mais c'est sans conteste L'Homme sans ombre de Paul Verhoeven qui nous aura le plus étonné cette année. Grâce à une armée d'animateurs numériques, de peintres et autres rotoscopeurs (450 techniciens en tout), le corps de Kevin Bacon a subi des effets spéciaux édifiants, comme le "volume rendering", autrement dit le fameux "rendu de volume".
Les cinéastes investissent le Web
L'année 2000 fut aussi celle du mariage du cinéma avec Internet.
Le web est en effet devenu un espace de création à part entière. Des cinéastes confirmés ont décidé de créer des films pour le web. Tim Burton a ainsi mis en ligne une série d'animation Stainboy, entièrement réalisée grâce au logiciel Flash. David Cronenberg, David Lynch et James L. Brooks projettent également de s'y essayer. Quant à Spike Jonze, on le retrouvera sur www.atomfilms.com car il a d'ores et déjà signé un accord exclusif pour produire des courts-métrages qui seront diffusés sur ce site.
La marketing sur la toile
Internet est également devenu un outil de promotion soigné par les distributeurs.
En 1999, le projet Blair Witch avait lancé une nouvelle tactique de marketing : la création du bouche à oreilles sur un film à partir de son site internet.
Cette année, la technique a été affinée avec des sites de plus en plus sophistiqués qui apparaissent avant même que le tournage ne soit commencé. Sur les pages web de Scary movie par exemple, l'internaute peut évoluer sur le plateau du film reconstitué en trois Dimensions. Quant au site du Pacte des loups, il déverse une avalanche d'images montées comme des clips. De quoi démarrer une promotion très en amont des sorties en salles.
L'explosion du DVD
L'année 2000, enfin, marque l'explosion du DVD.
12 millions de DVD ont été vendus cette année en france, contre 4 millions en 1999, soit une augmentation de 200%. Une excellente qualité de l'image et du son numérique, des interviews et des "making of" et un accès interactif au contenu constituent les atouts du DVD. Reste le prix prohibitif de la fabrication: plus de 1,5 millions de francs pour le développement informatique de Men in black.
Mais dès le 1er janvier 2001, un DVD ne pourra être vendu en France que si le film est sorti depuis plus de six mois, ceci pour éviter que les DVD importés ne menacent la carrière des films en salles.
Par ailleurs, les distributeurs s'inquiètent de l'arrivée du DivX, l'équivalent pour le cinéma du MP3 pour la musique. Le DivX est un nouveau format de compression qui permet de faire tenir un film sur un simple CD-Rom. Des amateurs filment des long métrages en salles et les téléchargent ensuite sur le disque dur de leur ordinateur. Il est ensuite très facile de mettre les vidéos sur un CD-Rom.