France: L'affaire Baise-Moi
On retiendra avant tout l'affaire Baise-Moi. Le très controversé premier film de la romancière Virgine Despentes, un road-movie trash et sanglant mettant en scène deux actrices porno, a fait l'effet d'une bombe au début de l'été. Interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie le 28 juin, Baise-moi est, trois jours plus tard, classé X par le Conseil d'Etat. Une décision qui revient à mettre à mort le film en le cantonnant aux rares cinémas porno qui existent encore.
La Ministre de la Culture Catherine Tasca et de nombreux professionnels du cinéma, Marin Karmitz en tête, s'insurgent contre ce qui est considéré comme de la censure pure et simple. Retiré du circuit d'exploitation le 4 juillet, Baise-moi a tout de même comptabilisé 35.000 entrées en France. Le film est également sorti dans de nombreux pays étrangers. Le scandale a même atteint le Canada où un habitant de Montréal, excédé face à tant de débauche, a carrément incendié la cabine de projection. L'Ontario, une des provinces canadiennes a même décidé de censurer le film. Une décision violemment contestée par le très indépendant cinéaste Atom Egoyan (Le Voyage de Felica, De beaux lendemains).
Japon: L'empire des censures
Censure levée, en revanche pour L'Empire des Sens au Japon. Un quart de siècle après avoir fait le tour des salles du monde entier, le film culte de Nagisa Oshima, qui raconte les amours torrides entre un aubergiste et sa servante, est enfin sorti en novembre sur les écrans japonais en version intégrale. Les passages qui avaient été censurés en 1976, et qui représentaient les ébats du couple ont enfin été réintégrés dans le montage.
Cuba : La Menace Fantôme chez Fidel Castro
L'année 2000 fut aussi celle qui a vu débarquer Star Wars à Cuba. Le cinéma hollywoodien subissait depuis la guerre froide un embargo dans l'île de Fidel Castro. George Lucas ne s'est pas dégonflé et a obtenu, en juillet dernier, l'autorisation de projeter La Menace Fantôme. De plus, il a refusé de tirer le moindre bénéfice de l'exploitation du film sur l'île.
Nigéria : Cinéma et Islam
Bien réelle en Chine et dans de nombreux pays islamiques, la censure au cinéma a parfois même tendance à se durcir. C'est le cas de l'Etat de Kano, le plus peuplé des états du Nigéria. Ce petit gouvernement a en effet retiré les licences de tous les producteurs et distributeurs de films du pays, au nom de la loi islamique. Les autorités de Kano, considérant que les films internationaux et locaux distribués sur place montrent trop de violence et trop de sexe, ont jugés ces films comme un offense à la religion musulmane.
Syrie : L'ouverture de Bachar El Assad
On termine avec une note d'espoir puisqu'il y a en revanche du progrès du côté du cinéma syrien. Le Président Bachar El Assad met fin au monopole d'Etat imposé sur l'importation de films. Depuis une trentaine d'années, les films étrangers étaient rigoureusement sélectionnés par une très stricte commission d'Etat. Mais devant le faible intérêt de la production nationale, le public avait fini par se détourner peu à peu des salles... Et bien c'est fait ! Les distributeurs pourront désormais importer les films de leur choix.