Spielberg n°1 mondial
Au niveau rapport qualité-prix, le numéro un mondial est incontestablement Steven Spielberg. Numéro 1 du Director Power, un classement établi en novembre par le magazine Hollywood Reporter, le cinéaste obtient le score maximum avec 100% de fiabilité sur tous ses projets. Chacun des films qu'il réalise est donc sûr et certain de cartonner. Mais Steven Spielberg est aussi le producteur qui a accumulé le plus de recettes en l'an 2000, avec plus de 676 millions de dollars. Et comme Steven sait qu'il est très fort, il a négocié au prix fort sa part de Jurassic Park III, en exigeant 20% des bénéfices du film.
Mondialisation Vivendi Universal
Quoi qu'on en dise, la mondialisation du cinéma est en marche. 2000 aura été marqué par les fusions des grands groupes de communication mondiaux. Objectif : acquérir du contenu pour le mettre dans les tuyaux de diffusion que contrôlent aussi ces groupes. Vivendi a racheté en décembre Seagram, la holding canadienne de spiritueux qui détenait Universal. Le groupe de Jean-Marie Messier pèse désormais plus de 173 milliards de francs, et se trouve au second rang mondial. Le numéro 1, bien loin devant, c'est le tout nouveau groupe AOL-Time Warner, qui verra officiellement le jour début janvier, avec un chiffre d'affaire prévisionnel estimé à environ 100 milliards de dollars.
Indépendance Year
Parallèlement, un vent d'indépendance a soufflé sur la colline d'Hollywood. La tendance était à la poudre d'escampette chez les dirigeants des grands studios. Plusieurs d'entre eux sont en effet partis pour créer leurs propres sociétés. Joe Roth a quitté Disney pour fonder Révolution Studios, Bill Mechanic a laissé la Fox pour monter son propre studio. Même les deux responsables des acquisitions de Miramax ont délaissé leur maison mère pour fonder Blum Israël Productions.
L'Europe fait de la résistance
Face à la mondialisation du cinéma, le Vieux Continent tente de résister, avec créations de studios et rapprochements financiers à la clé. Luc Besson et son acolyte de toujours Pierre-Ange Le Pogam, ex-DG de Gaumont, ont créé Europa, une structure destinée à englober toutes les étapes de la production à la diffusion. La BBC planche actuellement sur la mise en place de son propre studio avec un budget de plus de 2 milliards de francs sur trois ans. Côtés rapprochements, Gaumont et Pathé ont regroupé, début décembre, leurs parcs de salles de cinéma au sein de la société Europalaces, et des pourparlers ont lieu entre Pathé et TF1. Quant au Studio Canal, il a encore étendu ses ramifications, comme le montre son récent rapprochement avec Rai Cinema en Italie. Une nouvelle donne mondiale se dessine, et l'Europe entend bien y faire sa place.
Bilan de la présidence française de l'UE
Pour y parvenir, il faudra des fonds. Et de ce côté là, l'Union européenne n'est pas en reste. Sous la présidence française, qui s'achève le 31 décembre, les principaux dossiers cinématographiques ont été bouclés. L'enveloppe du programme Media +, qui soutient essentiellement la distribution des films dans les pays de l'Union sera de 2,6 milliards de francs sur une période de 5 ans.
Parallèlement, un fonds de capital risque a été créé au sein de la Banque européenne d'investissement pour un montant de près de 3,3 milliards de francs. Voilà qui permettra au cinéma européen de mieux lutter face au géant américain.