Thomson fait son entrée sur le marché des services cinéma et vidéo de façon fracassante, surtout du point de vue financier puisque le groupe français va débourser pour l'acquisition de Technicolor 750 millions de dollars au jour de la réalisation du contrat et 600 millions de dollars par la suite, répartis sur quatre ans. En outre Thomson doit attribuer à Carlton, la maison-mère de Technicolor, des obligations à hauteur de 5,5% de son capital.
Cette opération procède de la volonté de Thomson Multimédia de se diversifier, c'est-à-dire d'élargir son champ d'activité : grâce au rachat, le groupe français ne sera plus cantonné à la vente de produits vidéo ; il sera également fournisseur de services cinéma et vidéo de haut niveau.
Pourquoi alors avoir jeté son dévolu sur Technicolor ? La raison est claire : le laboratoire américain qui affiche une excellente santé financière n'est pas simplement le pionnier du cinéma en couleur, il a également été un investisseur dans la duplication video et dans le pressage DVD. Aujourd'hui il est le leader mondial dans ces domaines
Mais il est vrai que le photochimique représente encore une partie considérable de l'activité du laboratoire alors que cette technique va aller en déclinant dans les années à venir au profit du numérique. Cela n'est pas considéré comme un obstacle du côté de Thomson qui prévoit au contraire un accroissement de l'activité cinéma du laboratoire, misant sur la nécessité pour les distributeurs d'effectuer à la fois des masters numériques et des copies sur pellicules.
Autre point positif dans cette alliance : Technicolor a cofinancé l'équipement en numérique d'une trentaine de salles dans le monde alors que Thomson Multimédia est numéro un mondial dans la fourniture d'équipements de compression numérique pour la diffusion par satellite.
E.M avec Le Film Français