AlloCiné : Si vous n'aviez pas été réalisateur et acteur, qu'auriez-vous fait ?
Takeshi Kitano : J'ai fait des études à l'Université pour devenir ingénieur. J'étudiais tout ce qui concernait les rayons lasers. Mais, en cours de route, j'ai tout interrompu pour changer complètement de voie.
Votre premier souvenir de cinéma
En tant que film étranger, c'était Le Cheminot
Votre réalisateur de référence
Je n'ai pas de référence absolue comme réalisateur. J'aime beaucoup les films. Je crois que chaque réalisateur peut faire aussi bien des chefs d'oeuvre que des films complètement ratés. Mais, si je dois en citer un, ce serait Fellini.
Votre film de chevet
Non... je n'ai pas de films que je vois et revois et qui seraient mes films de chevet.
Votre plus grand désir professionnel
Je n'ai pas de désir brûlant. Vous savez, mon plus grand désir, après mon accident de moto, a été de continuer à vivre. C'est déjà bien que j'ai survécu. C'est tout.
La rencontre déterminante dans votre carrière
La rencontre déterminante a été celle avec le réalisateur Kinji Fukasaku. Je devais tourner dans son film, mais pour des questions de calendrier, il n'a pu le faire. On a alors demandé que je le réalise à sa place. C'était mon premier film, Violent Cop. C'était une grande chance de ne pas tourner avec lui à cette époque là, car il m'aurait dégoûté de la réalisation. C'est quelqu'un de très exigeant, de très dur, d'impressionnant. C'est donc une rencontre inoubliable.
En résumé, "Aniki, mon frère"...
C'est un Yakuza un peu bête et borné qui va aux Etats-Unis pour trouver un endroit où mourir.
Kitano aux Etats-Unis. Vous transposez votre thématique favorite, le monde des Yakuzas chez l'Oncle Sam. Comment est née l'idée de ce projet ?
A force de venir en Europe où l'on n'arrêtait pas de me poser des questions sur mes films de Yakuzas, j'ai eu l'idée de montrer ce qu'était un yakuza traditionnel, représentatif de la société nipponne. J'ai pensé que l'histoire et les caractéristiques propres, les rites de cette société secrète ressortiraient mieux en le montrant par rapport à une culture étrangère. C'est pour cela que j'ai situé l'action à Los Angeles.
Le travail de casting. Avez-vous eu le dernier mot pour le choix des acteurs, ou vous ont-ils été imposés par la production ?
Cela s'est passé normalement. On a fait des auditions, même pour le groom de l'hôtel. J'ai choisis moi-même tous les comédiens du film.
Pour votre prochain film, vous aborderez toujours le monde des Yakuzas ?
Non. Ce sera un film doux et gentil. L'histoire d'un garçon et d'une femme. Un peu comme L'été de Kikujiro.