Réunis en conseil, les ministres de la culture des quinze pays de l'Union européenne sont enfin parvenus à un accord sur le montant du programme Media +. L'enveloppe sera donc de 400 millions d'euros (soit plus de 2,6 milliards de francs), conformément à la proposition de la Commission Européenne. C'est moins que les 500 millions d'euros proposés par le Parlement européen, mais plus que les 350 millions d'euros demandés par les pays les plus réfractaires à ce programme.
Cet accord reste toutefois une satisfaction pour Catherine Tasca, qui a présidé la séance puisque la France préside aux destinées de l'Union européenne jusqu'au 31 décembre prochain. En effet, le 23 septembre dernier, date du précédent conseil des ministres de la culture des Quinze, aucun accord n'était intervenu entre les parties. L'Angleterre, les Pays-Bas et l'Allemagne ont longtemps bloqué l'adoption du budget de Media +. De tradition libérale, ces trois pays jugeaient l'enveloppe de 400 millions d'euros excessive, et souhaitait la rabaisser à 350 millions d'euros. Rappelons que le Parlement européen s'était quand à lui exprimé sur un montant beaucoup plus conséquent de 550 millions d'euros.
Le programme Media + sera donc finalement doté de 400 millions d'euros, et courra sur une durée de 5 ans. C'est 29% de mieux que le montant de Media II, le programme précédent, qui n'était que de 310 millions d'euros (un peu plus de 2 milliards de francs). Cette enveloppe, qui est la seule aide européenne à l'industrie audiovisuelle, permet notamment d'aider à la promotion et à la distribution des films européens à travers l'Union européenne.
Parallèlement, le Conseil de l'union a également adopté une résolution visant à sauvegarder le maintien des systèmes de financement du cinéma existant dans chaque pays. Il met ainsi fin aux craintes de voir la direction de la concurrence les supprimer. Le texte adopté reconnaît que "les aides au cinéma et à l'audiovisuel constituent l'un des moyens principaux d'assurer la diversité culturelle", et confirme que "les Etats sont fondés à mener des politiques nationales de soutien bénéficiant à la création de produits cinématographiques et audiovisuels." Voilà de quoi rassurer les professionnels européens, qui s'étaient exprimés sur ce sujet lors du Forum de Strasbourg, et les français, qui avaient fait parvenir un communiqué alarmant mercredi dernier. La résolution de ces deux questions est un joli succès pour Catherine Tasca, et permet à la présidence française de l'Union européenne de s'achever en beauté en ce qui concerne le domaine culturel.
F.M.L d'après l'AFP