Nouvel épisode du feuilleton des cartes illimitées. Une nouvelle mobilisation contre les abonnements cinéma aura lieu le 29 novembre prochain à 10h30 devant le cinéma Le Balzac à Paris, à l'appel de moultes organisations et associations professionnelles. Si les manifestants se réveillent, c'est que l'actualité apporte de l'eau à leur moulin. En effet, les chiffres de la fréquentation des salles parisiennes sur les 9 premiers mois de l'année ont été publiés par le CNC.
Rappelons que Paris est un gigantesque observatoire de "l'effet cartes illimitées". Certes, seulement deux cartes s'y affrontent, contrairement à Nantes où Pathé vient jouer les troubles-fêtes. Mais la capitale jouit d'un parc de salles plus conséquent, où s'affrontent de nombreux multiplexes, et où les indépendants sont légion.
Ces chiffres sont effectivement très révélateurs de "l'effet cartes". Sur les trois premiers mois de l'année, avant l'apparition des cartes, la hausse de la fréquentation des salles à Paris était de 8%. Entre le 29 mars, date du lancement de la carte UGC, et le 27 septembre, date du lancement de la carte Gaumont MK2, la fréquentation des salles parisiennes a subi une hausse globale de 15%. Ce chiffre atteint même 27% chez UGC, ce qui n'a rien d'étonnant. Sur l'ensemble de la période, le groupe de Guy Verrechia est passé de 40 à 45% de part de marché. En d'autres termes, quasiment 1 parisien sur 2 choisit un cinéma UGC lorsqu'il se rend au cinéma.
Chez les grandes enseignes, qui comprennent Gaumont, MK2, Paramount et Le Rex, la fréquentation est restée identique aux trois premiers mois de l'année, à savoir + 8%. Mais la part de marché de Gaumont est en net repli, avec une perte de 8%, alors que MK2 perd 1% de spectateurs. Rappelons que sur la période étudiée, la carte Le Pass n'était pas encore lancée. Avec un tel constat, on comprend mieux pourquoi ce dernier a été créé... Gaumont et MK2 tentent de limiter la casse.
Les indépendants, eux, ont subi une baisse de 6% des entrées. D'où une nouvelle mobilisation, pour rappeler qu'il est important de préserver ce pan de l'exploitation cinématographique.
F.M.L avec AFP