Happy end à Hollywood. Les acteurs ont enfin obtenu gain de cause après 175 jours de grève et de boycott total des spots publicitaires. Sous la pression de la Screen Actor's Guild, le syndicat des acteurs américains, et la Fédération américaine d'artistes de radio et de télévision (AFTRA), agences de publicité et producteurs de spots ont finalement cédé. Désormais les acteurs toucheront une redevance sur la diffusion de leurs publicités à la télévision, sur Internet et sur les réseaux câblés. La grève – considérée comme une des plus importantes de l'histoire d'Hollywood – a coûté 125 millions de dollars à l'industrie publicitaire.
La fin du conflit a été annoncée lors d'une conférence de presse lundi 23 octobre par les deux syndicats impliqués. Le monde de la publicité n'était pas représenté. "Ce fut une grande et difficile négociation, qui a nécessité beaucoup d'endurance" a déclaré la présidente de l'AFTRA. La mobilisation des 135.000 membres du syndicat a incontestablement contribué à ce résultat favorable aux acteurs. Même écho chez la SAG, qui juge l'accord "extrêmement juste et équitable". En l'occurrence l'accord de principe maintient le système de rémunération proportionnel au nombre de diffusions des spots publicitaires. Au rayon nouveautés : les deux syndicats ont un droit de regard et de négociation sur les pubs réalisées pour le web ; pour les diffusions sur Internet, chaque acteur touche 1.500 dollars par an la première année, quel que soit le nombre de pubs diffusées.
Une des plus graves grèves de l'histoire américaine vient de prendre fin. Elle avait éclaté le 1er mai après que les publicitaires dénoncent la convention collective. Le conflit avait ensuite été émaillé de plusieurs incidents. Pendant des semaines pas une publicité n'avait été tournée par des acteurs américains ou membres du syndicat. Ce qui avait largement profité aux productions européennes ou japonaises. L'actrice anglaise Liz Hurley avait enfreint cette loi en acceptant de tourner un spot pour une célèbre marque de cosmétiques au mois de juin. Elle a frôlé l'expulsion du syndicat. D'autres stars comme George Clonney, Kevin Spacey ou encore Michael J. Fox avaient fait parler d'eux en faisant des dons plus ou moins importants au fonds de soutien aux acteurs grévistes.
La fin de la grève ne dégage cependant pas le ciel hollywoodien de toute inquiétude. L'industrie cinématographique est en effet la prochaine sur la liste des renégociations des conventions collectives, prévues pour le printemps 2001. Acteurs et scénaristes feront face au patronat du cinéma (les gros studios en somme) autour de la table des négociations. Une grève des acteurs et scénaristes de cinéma et de télévision paralyserait toute la machine hollywoodienne. Et il va sans dire que la grève contre les publicitaires a largement contribué à renforcer le poids du Screen Actor's Guild. Un nouveau rapport de force qui pourrait faire pencher la balance lors des prochaines tables rondes.
M.C.B. avec AFP