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    Anne-Sophie Birot

    A l'occasion de la sortie de "Les Filles ne savent pas nager", la jeune réalisatrice Anne-Sophie Birot se livre à son "Parole de Star".

    AlloCiné : Si vous n'aviez pas été réalisatrice, qu'auriez-vous fait ?

    Anne-Sophie Birot : Scénariste. Je voulais écrire pour le cinéma. J'ai fait une formation de scénariste, que je n'ai pas eu le temps d'exercer. Je suis vite passée à la réalisation.

    Pourquoi êtes-vous passée à la réalisation ?

    Parce que j'ai écrit un scénario qui m'était tellement cher que je n'ai pas voulu l'abandonner. Et il est devenu "Les filles ne savent pas nager".

    Le premier film que vous ayiez vu sur grand écran

    C'était Hair de Milos Forman. J'avais douze ans et je suis allée au cinéma en cachette.

    Votre réalisateur de référence

    Je n'en ai pas. Il y a plusieurs réalisateurs que j'aime beaucoup. br>

    Votre film de chevet

    Il y a un film qui m'a marqué dernièrement, c'est La Promesse des frères Dardenne. Il est vrai. C'est un film qui parle des gens, et qui parle aux gens. Il y a plein de choses sur l'adolescence. C'est un film dépouillé, sans artifice ; il n'y a même pas de musique. C'est la veine naturaliste que j'aime.

    La rencontre déterminante dans votre carrière

    La rencontre avec mon école de cinéma, la Fémis. Dès les premiers jours, j'ai su que c'était cela que je voulais faire. Et je ne me suis pas trompée. Avant d'entrer là, j'avais essayé pas mal de choses assez éparpillées. Je cherchais ma voie.

    Votre plus grand désir professionnel

    Continuer à faire ce métier que j'aime.

    Si vous deviez arrêter, pour une quelconque raison, le métier demain, que regretteriez-vous le plus ?

    Je continuerais à travailler avec l'imaginaire. Parce que j'aime écrire. Je regretterais le travail avec les autres, avec toute l'équipe aussi bien technique qu'artistique.

    Si vous deviez résumer "Les Filles ne savent pas nager"...

    C'est l'histoire de deux filles, Lise et Gwen, qui sont très amies depuis qu'elles sont petites. Unies "à la vie, à la mort". Mais que l'adolescence va séparer. A l'été de leurs 15 ans, elles vont se retrouver comme d'habitude en Bretagne mais ne vont plus se reconnaître. Chacune ayant grandi dans un sens différent. Cela va être la défaite de leur amitié. Brutale. La rupture est d'autant plus violente que l'attachement est grand.

    Vous abordez un moment particulier, celui de l'adolescence. Pourquoi ?

    D'abord, quand on s'intéresse à la dramaturgie comme moi, je trouve que ce thème est un vivier extraordinaire, où il y a beaucoup de dureté. Parce que je crois que ce passage dans la vie d'une femme ou d'un homme est très sensible. Des moments où tout peut arriver. On peut se construire, faire des choses extraordinaires. A cette période, on n'a pas conscience du danger ; on n'a peur de rien. On peut être aussi plus fragile quand on est mal accompagné, et donc sombrer dans un gouffre assez profond. Car on peut mourrir de l'adolescence. Les suicides des ados sont assez impressionnants.

    Parlez-nous du choix des comédiens

    J'ai vu trois cent jeunes filles de tous horizons. Je cherchais des énergies plus que des physiques. Je n'avais pas d'idées plastiques dans la tête. J'ai vu des filles qui venaient d'écoles de théâtres, d'autres qui avaient fait de la télé. Ou encore des filles à l'école du cirque, ou tout simplement aux sorties des collèges et lycées.

    Ensuite, j'ai réduit l'échantillon. On a retravaillé. A la fin, il n'en restait plus que dix. Je les ai faites travailler en binôme, sur texte et en improvisation. Et j'ai trouvé la paire idéale, Isild Le Besco et Karen Alyx. Quelque chose d'évident se dégageait. Elles étaient les seules qui jouaient ensemble, s'écoutaient, se répondaient. Elles se mettaient en valeur l'une l'autre.

    L'ambiance de tournage

    Drôle. Mais, en même temps, on travaillait dur. Car on tournait en temps limité et en équipe réduite. Le rythme était assez sportif. je suis tombée sur des gens qui se faisaient plaisir. Travailler en riant, c'est positif.

    Une anecdote de tournage

    Il y a une scène qu'on a appelé la séquence maudite : une scène de nuit, sur la plage, sous un phare. On n'a pas pu tourner la première fois pour des problèmes de projecteur. La seconde pour un problème de durite. La troisième parce qu'il y avait trop de vent. On a réussi à la tourner la dernière nuit du tournage. Pour finalement la couper au montage, car on trouvait que cela allait mieux sans ! (rires)

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