Une fois de plus, le Nord-Pas-de-Calais est à l'honneur dans le cinéma français. Sauve-moi, le dernier film de Christian Vincent (La Discrète, Je ne vois pas ce qu'on me trouve), est ancré dans le paysage et l'atmosphère du nord de la France. Le scénario, écrit à partir des histoires rédigées par groupe de 17 chômeurs d'un atelier d'écriture de Roubaix, décrit certaines réalités sociales de cette région sinistrée. Le film a reçu une aide de 700 000 francs en provenance du CRRAV - le Centre Régional de Ressources Audiovisuelles.
Le Nord-Pas-de-Calais est en effet très actif dans la production cinématographique. La région propose aux producteurs et réalisateurs de nombreux services liés à leur profession, via le CRRAV et la commission du film. Le fonds d'aide à la production cinématographique, télévisuelle et multimédia du CRRAV soutient financièrement les projets disposant d'un producteur et étant assuré d'une première diffusion télévisée ou d'une sortie en salles. Côté chiffres, la région Nord-Pas-de-Calais a investi depuis 30 millions de francs depuis 1990 dans la coproduction de 9 long-métrages, 38 court-métrages, 19 téléfilms, 1 série de fiction, 58 documentaires, 12 captations de spectacles et 3 CD-Roms. 40 projets ont également bénéficié d'aides à l'écriture.
Les aides sont attribuées sur plusieurs critères. Le premier est bien sûr le tournage dans la région Nord-Pas-de-Calais, qui assure une certaine promotion au territoire. De son côté, la commission du film propose aux producteurs une aide logistique, notamment en mettant à leur disposition une base de données de décors et de CV de techniciens et de comédiens locaux. L'objectif de ce service est bien sûr d'inciter les réalisateurs à tourner dans la région, afin de susciter des retombées économiques. Certains réalisateurs renommés, tels que Bertrand Tavernier pour Ca commence aujourd'hui, ont ainsi obtenu une aide.
La région veille également à aider les nouveaux auteurs. Erick Zonka a ainsi été aidé pour son premier long-métrage, La vie rêvée des anges, à hauteur de 500 000 francs. Prête à produire des films peu commerciaux, mais en adéquation avec les difficultés de sa population, la région a aussi aidé Bruno Dumont, en accordant une aide pour L'humanité. En se plaçant sur ce créneau "difficile", la région attire désormais toute une frange du cinéma français, qui trouve là quelques fonds pour boucler ses budgets. Tout le monde trouve donc son compte dans cette initiative.
F.M.L avec l'A.F.P