AlloCiné : Si vous n'aviez pas été réalisateur, qu'auriez-vous fait ?
Robert Zemeckis : J'y pense souvent. Je crois que je serais une sorte de hors-la-loi. Je le crois, oui... casseur de banques, peut-être. C'est difficile d'imaginer ce qu'on ferait. Non sérieusement, il me faudrait quelque chose dans un domaine artistique, mais je ne sais pas quoi exactement.
Vous souvenez-vous du premier film que vous avez-vu sur grand écran ?
J'ai un souvenir très vague d'un film de Walt Disney, mais celui dont je me rappelle le plus, le premier film que j'ai vu sur grand écran, cela doit être The Blob avec Steve McQueen.
Votre réalisateur de référence
J'en ai beaucoup. Mais, je dirais certainement Alfred Hitchcock.
Votre plus grand regret professionnel
(rires) Euh... le fait qu'il n'y ait jamais suffisamment d'heures dans une journée.
Et le meilleur souvenir professionnel ?
Mon plus grand souvenir ? Je crois que mon plus grand souvenir est celui de m'être trouvé sur le tournage le premier jour de mon premier film (rires)
Votre film de chevet
Je n'en ai pas un seul, mais plusieurs. Je dirais qu'il y en a un dans chaque genre : Le Parrain, Psychose, La Vie est belle de Franck Capra, Dr Folamour... des films parfaits. On ne se lasse pas de les regarder.
Votre plus grand désir
Je dirais que mon plus grand désir est d'être un bon père et un bon être humain. Que je puisse contribuer à l'histoire de la race humaine.
La rencontre déterminante dans votre carrière
La rencontre déterminante de ma carrière est certainement celle avec Steven Spielberg, lorsque nous sommes devenus amis. Il m'a beaucoup aidé en tant que mentor dans mes débuts de réalisateur.
S'il fallait résumer "Apparences"...
Je crois que c'est un thriller psychologique et surnaturel, plein de suspense et de mystère. Il contient un bon mélange des genres.
L'histoire d' "Apparences"
L'histoire raconte... Euh... Si je vous raconte l'histoire, vous n'aurez pas besoin d'aller voir le film car j'en dévoilerais trop de l'intrigue (rires). C'est l'histoire d'un couple, un homme et une femme, dans une relation... mais où la surface ne montre qu'une partie des choses. Les apparences n'ont rien à voir avec la réalité.
Qu'avez-vous aimé dans le scénario d' "Apparences" ?
J'ai aimé le fait qu'au fur et à mesure que je tournais les pages du scénario, je me demandais ce qui allait arriver aux personnages, tout en ne sachant pas où la trame de l'histoire les amenait. A chaque fois qu'un scénario m'oblige à tourner les pages, je me dis qu'il y a du bon là dedans.
Que représente pour vous ce nouveau long métrage ?
Il est difficile de répondre à cela. Je ne sais pas vraiment. Je crois que c'est quelque chose que ceux qui étudient le cinéma vont découvrir une fois que je serai mort. C'est une question très difficile pour un réalisateur car, vous savez, cela représente ce qui se passe dans leur vie, ou dans une partie de leur vie. Pour moi, je ne sais pas.
C'est la première fois que vous réaliser un thriller. Est-ce facile ?
Aucun film n'est facile. Mais ce que j'aime, c'est faire des films différents parce que cela rend le travail plus intéressant. Mais ce n'est jamais facile. On me permet en tant que réalisateur d'un thriller d'être beaucoup plus présent au niveau de la direction artistique que les films avec un contenu plus lié à la réalité.
Vos références visuelles sur "Apparences" ont été hitchockiennes ?
Naturellement. C'est l'influence principale, surtout pour son Psychose. Mais il y a probablement un mélange de beaucoup de films différents. Alfred Hitchock, grand maître du suspense, est ma référence.
Le travail avec Harrisson Ford et Michelle Pfeiffer
Travailler avec Michelle Pfeiffer et Harrison Ford est une joie immense. Ce sont des acteurs merveilleux, très pros. C'est un vrai plaisir de travailler avec eux. Ils font exactement ce qu'on leur demande. Et ils le font encore mieux que vous n'aurez jamais pu imaginer.
Un souvenir, une anecdote de tournage
Euh... Peut-être le fait que Michelle Pfeiffer a peur de l'eau. C'était donc intéressant au début lorsque je lui expliquais qu'elle devait passer une grande partie du tournage sous l'eau. Elle a été très professionnelle, et elle a appris à faire de la plongée en apnée pour le film. Une anecdote très intéressante car j'ai engagé une actrice qui a peur de l'eau pour jouer un personnage qui passe 35% du film dans l'eau !
Votre filmographie en quelques mots
- la trilogie de Retour vers le futur
Une aventure fabuleuse avec beaucoup de bons moments. Une expérience géniale, car je pouvais faire un film du genre "voyage dans le temps", un genre que j'adore
- Qui veut la peau de Roger Rabbit ?
Très difficile. Très difficile. Beaucoup de travail acharné
- La mort vous va si bien
Beaucoup de bons moments, encore une fois. J'adore l'humour noir
- A la poursuite du diamant vert
Très difficile de travailler dans la jungle
-Forrest Gump
Une joie intense. Travailler avec Tom Hanks est fabuleux
-Contact
Peut-être le film le plus stimulant intellectuellement parlant que j'ai jamais fait. Un film très important dans ma vie. Avec Jodie Foster et Carl Seiger
-Cast Away
On travaille toujours dessus ! Merveilleux, car j'ai pu travailler avec Tom Hanks de nouveau
Vos projets
Aucune idée. Prendre du repos.
Si vous arrêtiez le métier demain, que regretteriez-vous le plus ?
Que je n'ai toujours pas réalisé, à mon avis, mon meilleur film ! (rires)