Cinéma cherche alliance. Le réalisateur de Robin des mers ne veut pas voir son cinéma couler. Jean-Pierre Mocky met les bouchées doubles pour éviter la fermeture du Brady, cinéma qu'il avait racheté en 1994. Prêt à tout pour sauver cette salle culte des Grands Boulevards – peut-être même à passer Une nuit à l'Assemblée nationale ? – le cinéaste projette de créer une seconde salle. Ce deuxième écran accueillerait un cycle de courts-métrages de six mois.
Cette ouverture permettrait au Brady d'arrondir ses fins de mois, bien difficiles à boucler malgré les subventions étatiques. Cette initiative fait suite au lancement de la carte annuelle du Brady à 300 F qui cherche à fidéliser son public et assurer une petite provision pour passer l'hiver. Même si le bilan n'est pas encore déposé, Jean-Pierre Mocky avoue sa Grande Frousse : "nous n'en sommes pas encore à ce stade mais nous ne pourrons tenir éternellement.".
Le réalisateur le plus prolifique et le plus engagé du cinéma français ne veut surtout pas se laisser prendre dans un Piège à cons. Il avait racheté le Brady en 1994 "parce qu'autrefois, avec François Truffaut, on faisait des kilomètres à pied pour aller voir des films fantastiques au Brady". Depuis, le cinéma jongle avec des reprises de vieilles séries B et la projo de films de Mocky qui seraient autrement gommés de l'affiche parisienne.
Le Brady est une des rares salles parisiennes à encore offrir la possibilité de regarder deux films avec un seul ticket, de passer son après-midi dans une salle obscure si besoin est. La fermeture de la salle sonnerait le glas d'une ancienne institution du cinéma fantastique qui a vu le jour dans les années 50. Mocky jure que l'heure de la dernière séance n'a pas encore sonné pour le Brady.
M.C.B.