Les Américains ont leur feuilleton de l'été – l'affaire Dieter –, nous avons le nôtre : la carte UGC Illimité, dont la reprise de la commercialisation le 25 juillet dernier n'a pas fini de faire des émules. Après la ministre de la culture et les exploitants indépendants, c'est au tour de la société des Auteurs, Réalisateurs et Producteurs (ARP) de s'indigner de cette carte qui donne un accès illimité aux salles pour 98 francs par mois.
C'est son vice-président Pierre Jolivet qui a pris la parole pour manifester la position de l'ARP. Selon le réalisateur de Ma petite entreprise, la carte UGC est une invitation "au zapping cinématographique illimité." M. Jolivet à confié ses craintes au Figaro : "que demain, les gens n'aillent plus voir un film qu'ils auront choisi ou désiré mais aillent au cinéma sans se soucier de l'oeuvre".
Il privilégierait davantage une "carte de cinéma universelle" qui permettrait "non de forfaitiser, mais de fidéliser les spectateurs qui paieraient moins cher et qui auraient ainsi accès à tous les cinémas." Reste à savoir comment serait financé un tel abonnement. Car si UGC peut se permettre sa carte Illimitée, c'est surtout grâce aux recettes sur des produits parallèles comme la confiserie qui compensent les pertes du réseau sur la vente de billets. Chez les indépendants, c'est impossible.
Mais au-delà des inquiétudes que Pierre Jolivet exprime à l'égard des modes de consommation, il y a la révolution de l'économie du cinéma. A l'égard du fonds de soutien à l'industrie cinématographique qui profite à la production. A l'égard de l'avance sur recettes, de l'aide à la distribution et à l'exploitation. Et c'est précisément pour ces raisons que les exploitants indépendants et la ministre de la culture avaient saisi le Conseil de la Concurrence en avril dernier.
M.C.B. avec AFP