L'Europe n'est pas que politique et économique, elle est aussi culturelle. Le Conseil de l'Europe en a tout récemment encore fait la démonstration. Eurimages, fonds de soutien cinématographique de l'institution européenne, a accordé une aide de près de 4 millions d'euros – 3,753 très exactement – à la coproduction de onze longs métrages.
Les bénéficiaires de ce coup de pouce financier ont été sélectionnés avec parcimonie. Pour leur "potentiel de circulation" pour les uns, pour la valeur artistique du projet pour d'autres.
Troisième critère pris en compte – et non des moindres, puisque c'est la condition sine qua non pour obtenir une aide du fonds créé par le Conseil de l'Europe en 1988 – celui de la présence d'au moins deux pays européens à la coproduction.
766 longs métrages et documentaires ont déjà été financés sur ce modèle. Aujourd'hui s'y ajoutent une coproduction hispano-mexicano-portugaise (Café Cortado de Pedro Olea), le film franco-allemand d'Istvan Szabo Taking Sides ou encore Va savoir de Jacques Rivette, coproduction franco-italo-allemande. Dans la catégorie financement très bigarré, il y aussi How Harry became a tree, de Goran Paskaljevic, qui a réuni des capitaux italiens, irlandais, français et britanniques et No Man's land de Danis Tanovic (France, Italie, Belgique, Royaume-Uni, Slovénie). Et puisque 25 pays européens sont membres d'Eurimages, on ne s'étonnera pas de voir que les autres bénéficiaires de l'aide sont des films italo-portugais, sino-hongro-polonais, germano-turco-suisse, hispano-néerlandais ou encore franco-autrichien. Vive l'Europe !
M.C.B. avec AFP