Frédéric Mitterrand vient d'être nommé président de la commission d'avance sur recettes.
Cette commission, placée sous la tutelle du CNC, a pour vocation d'émettre un avis favorable ou non pour l'attribution d'une subvention aux films qu'elle sélectionne, et qui sont censés la rembourser en fonction de leurs recettes en salles. La décision finale appartient au ministre de la Culture.
Rappelons que l'attribution de cette aide, ouverte aux productions européennes, est extrêmement sélective, puisque seulement 10% des 550 projets présentés annuellement sont retenus, parmi lesquels 35 à 45% des films français produits.
L'attribution se fait sur scénario, et "est accordée sur des critères culturels aussi bien à des premiers films qu'à des réalisateurs prestigieux", selon le Rapport Cluzel sur les aides à la production datant de novembre 1998.
L'avance sur recettes est très importante pour les sociétés de production car certains films, à petit budget ou à perspectives commerciales restreintes, ne pourraient boucler leur plan de financement sans cette aide. En effet, l'obtention de cette subvention, véritable caution culturelle, facilite en général la recherche d'autres financements. Le total des subventions accordées a été d'un montant de 147 millions de francs en 1997 pour un montant moyen par films de 2,4 millions de francs, ce qui représente environ 11,5% du budget des films concernés. Enfin pour terminer, et toujours selon le rapport Cluzel, "les remboursements restent très faibles, et sont de l'ordre de 10 millions de francs par an, soit moins de 10% de l'aide totale attribuée."
Frédéric Mitterrand succède ainsi entre autres à Isabelle Adjani, Jeanne Moreau, Isabelle Huppert,... à la tête de cette commission professionnelle, chargée d'examiner les projets candidats. Cette nomination est d'autant plus stratégique que la personnalité du président de la commission peut influer sur le type de films soutenus.
F.M.L