Le 16 mai prochain devait avoir lieu un des procès les plus attendus de l'histoire du cinéma : celui qui opposait Kathryn Bigelow à Luc Besson, à qui elle reprochait d'avoir volé l'idée de Jeanne d'Arc.
L'affaire ne sera pas porté devant les juges, les deux parties ayant finalement conclu un accord à l'amiable. Si les termes de cet échange restent confidentiels, nul doute que Kathryn Bigelow a dû être largement dédommagée, son représentant ayant déclaré à la presse qu'elle était "satisfaite". Aucun commentaire n'a filtré du côté du réalisateur français.
Jeanne d'Arc, qui a réalisé près de 3 millions d'entrées en France, et 60 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis, avait fait couler beaucoup d'encre avant même sa sortie.
Petit rappel des faits : à l'origine, le film devait être simplement produit par Luc Besson, et réalisé par Kathryn Bigelow. Ils ne se sont pas entendus sur l'actrice qui incarnerait la pucelle d'Orléans : Bigelow voulait Claire Danes, Besson tenait à Milla Jovovich. Résultat : le producteur Besson s'est retiré du projet pour monter le sien, et Kathryn Bigelow a perdu tous ses financements. La réalisatrice s'est alors sentie lésée de voir un projet auquel elle avait contribué repris par son ancien partenaire. Elle a alors intenté une action en justice pour faire reconnaître ses droits sur le scénario qu'elle estimait plagié sur le sien.
Ces dernières années, Hollywood a vu fleurir les actions en justice dans le domaine de la propriété intellectuelle. De plus en plus de scénaristes attaquent les producteurs pour faire reconnaître leurs droits sur leurs oeuvres : nombre d'entre eux voient en effet leurs scénarios refusés faire l'objet d'un film par la suite. On en a parlé pour Léon, de Luc Besson, pour Matrix...
Dernière affaire en date, celle qui oppose les frères Laichouchene à la Fox : leur proposition de scénario pour Alien 4, la résurrection (1997) avait été refusé par le studio de production en 1993. Cependant selon les deux scénaristes, de nombreuses scènes du film ressemblent à leur scénario, et ils réclament plus de 15 millions de dollars de réparation. Ce sera à la justice de se prononcer... à moins qu'un accord entre les parties n'intervienne avant le procès.
F.M.L