Baise-moi pour presque tout le monde
Avant même sa sortie en salles, prévue le 28 juin prochain, l'adaptation sulfureuse de Baise-moi, best-seller éponyme de Virginie Despentes (publié en 1995 aux Editions Florent Massot) aura fait parler beaucoup d'elle.
Réalisé en DV par la romancière et Coralie Trinh Ti, ex-hardeuse de son état, Baise-moi brosse le tableau trash de deux zonardes, sorte de Thelma et Louise "hardcorps" accrocs à la dope et aux revolvers, lancées dans un road-movie très sexe, drogue et rock'n'roll.
Face à un titre aussi évocateur et accrocheur, ainsi qu'aux nombreuses scènes de violence et de sexe (la majorité de la distribution étant assurée par des porno-stars, telles Karen Bach et Raffaëlla Anderson), Philippe Godeau, producteur du film via sa boîte Pan-Européenne, attendait impatiemment le verdict de la commission de censure pour savoir si le film était viable dans le circuit traditionnel, ou allait être directement classé X. Ce qui aurait conduit immédiatement à la mort du film en salles, le marginalisant directement dans les rayonnages de vidéos clubs.
La Commission de classification des oeuvres a rendu sa décision le 30 mai dernier. Baise-moi échappe au classement X, mais sera quand même interdit aux moins de 16 ans avec avertissement, compte-tenu de l'intensité du film. Ouf de soulagement pour Philippe Godeau, qui croit énormément à ce projet de "film d'auteur". Du coup, il a décidé de précipiter la sortie du long métrage le 28 juin prochain, sur une cinquantaine de copies.
Les deux projections de Baise-moi au Marché du Film lors du dernier Festival de Cannes ont convaincu pléthores d'acheteurs étrangers ; les ventes mondiales s'élevant à quelques 900 000 dollars, couvrant pratiquement ainsi le budget de 9 millions de francs. Un public aussi impatient : le site Internet du film ayant enregistré à ce jour plus de 500 000 connections. De longues queues d'attente sont à prévoir le 28 juin !
L.B