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    Alan Parker gestionnaire

    Alan Parker devra gérer les fonds d'aide au cinéma du gouvernement britannique afin de redonner vie à l'industrie du cinéma britannique.

    Le réalisateur Alan Parker (Les Cendres d'Angela) a été investi d'une mission véritablement messianique. Le réalisateur, âgé de 56 ans, a été placé à la tête du Film Council (Conseil du cinéma), nouvelle super-agence chargée de la gestion des fonds gouvernementaux de cinéma. Son rôle : donner un nouveau souffle à l'industrie cinématographique britannique à l'agonie. Alan Parker devait dévoiler mardi sa stratégie de redressement économique du 7e Art d'outre-Manche et exposer de quelle manière il allait gérer 150 millions de livres sterling (1,7 milliards de francs) dans les trois années à venir.

    On peut – à juste titre – s'étonner que l'état de l'industrie du cinéma d'outre-Manche soit présenté de façon aussi désastreuse. Le réalisateur anglais Sam Mendes n'a-t-il pas récemment remporté cinq Oscars avec American Beauty ? Trainspotting et Quatre mariages et un enterrement n'ont-ils pas été des succès internationaux ?

    Mais quand les productions hollywoodiennes font régulièrement des bénéfices de 564 millions de francs, seulement dix des 70 films britanniques sortis en 1999 ont enregistré plus de 23 millions de francs de recettes. Le talent ne manque pas. Les bons gestionnaires si.

    Alan Parker apparaît un peu comme l'homme fort qui pourra sauver le navire qui sombre continuellement dans un marasme financier. Les industriels du cinéma font entièrement confiance à son flair commercial qui lui avait valu d'entamer sa carrière derrière une caméra par la publicité. L'alliance des producteurs de cinéma et de télévision (PACT) compte sur Parker pour "redonner un peu de crédibilité à l'industrie cinématographique britannique".

    Londonien de naissance, Parker avait quitté la perfide Albion pour les collines verdoyantes d'Hollywood il y a 15 ans. Il avait profité de son exil pour réaliser des succès commerciaux tels que Midnight Express (1978), Fame (1980), Birdy (1984) et Angel Heart (1987). Et se plaçait ainsi aux antipodes de ce "cinéma britannique obnubilé par des films d'art prétentieux" qui l'insupportait tant.

    Comme toute réforme, il s'agit de prendre le problème à la racine. Il semble pourtant que pour le cas de l'industrie cinématographique le mal prenne sa source en plusieurs endroits. L'opinion de Parker est tranchée : "Nous faisons trop de films en Grande-Bretagne. Nous confions des millions de livres à des gens qui n'ont jamais réalisé de film avant." Outre le fait que les scénarios soient "médiocres" et les Anglais incapables de maîtriser les règles élémentaires d'un art dans lequel les Américains excellent.

    Certains experts considèrent de leur côté que le problème serait dû à la pression importante qui pèse sur les producteurs qui du coup "ne prennent pas le temps de développer correctement leurs films". D'autres encore affirment que le problème ne réside pas tant dans le manque de moyens que dans leur mauvaise gestion.

    Joyeux dégraissage de mammouth, M.Parker !

    M.C.B.

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