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    Un catalogue de prestige pour mk2

    mk2, la société du producteur indépendant Marin Karmitz, vient d'acquérir les droits de neufs longs métrages de prestige de feu Ciby 2000.

    Marin Karmitz, l'homme aux multiples casquettes (à la fois producteur, distributeur en France et à l'étranger, et exploitant de salles) vient d'acquérir, via sa société mk2, les droits de neuf films appartenant à la défunte maison de production Ciby 2000 (ex-filiale du Bouygues - TF1), dont les activités ont cessé en 1998.

    Après le rachat du catalogue de François Truffaut en juin dernier, MK2 a conclu cette semaine l'acquisition, entre autres, de deux Palmes d'Or, Secrets et Mensonges (de Mike Leigh – 1996) et Le Goût de la cerise (d'Abbas Kiarostami – 1997) ainsi que du Lion d'Argent au Festival de Venise 98, Chat Noir, Chat Blanc (d'Emir Kusturica).

    L'énigmatique Twin Peaks : Fire Walk with Me et le déconcertant Lost Highway (de David Lynch), ainsi que le thriller The End of Violence (de Wim Wenders), Que la lumière soit ! (d'Arthur Joffé), Kansas City (de Robert Altman) et Messieurs les Enfants (de Pierre Boutron) complètent l'emplette effectuée par le patron du troisième réseau parisien de salles de cinéma.

    Cet achat de prestige vient enrichir le riche catalogue du groupe mk2, s'inscrivant ainsi dans "la volonté (...) de constituer un catalogue de référence particulièrement représentatif de la création cinématographique mondiale".

    Avec 250 films dans sa "vidéothèque", mk2 réunit l'une des plus belles collections de cinéastes mondiaux. Un choix très éclectique, diversifié, parmi lesquels figurent les oeuvres des français Claude Chabrol, Alain Resnais ou Jacques Doillon, du défunt polonais Krzysztof Kieslowski (auquel mk2 rend hommage en décernant un Prix Kieslowski aux meilleurs scénarii écrits par des jeunes), des Britanniques James Ivory (Howards End, Chambre avec vue) et Ken Loach (Land and Freedom, Raining Stones), du Grec Theo Angelopoulos (L'Eternité et un jour, Le Regard d'Ulysse), de l'Autrichien Michel Haneke (Funny Games), du Taïwanais Hou Hsia-Hsien ( Goodbye, South Goodbye), ou des Iraniens Kiarostami et Makhmalbaf, père et fille (La Pomme, Un instant d'innocence)...

    Outre cette acquisition de prestige, Marin Karmitz s'est insurgé cette semaine contre la commercialisation de la fameuse "carte Orange UGC Illimitée". Lui-même, exploitant de quelques 44 écrans à Paris intra-muros (représentant 10% des entrées, soit environ 3 millions de spectateurs par an), il dénonce "la mise en carte des spectateurs de cinéma, mettant en danger l'existence du cinéma indépendant".

    Producteur atypique, audacieux, mettant sa passion au service de films d'auteur du monde entier, le patron du circuit mk2 souligne que le lancement d'une telle carte par UGC (qui détient près de 50% de parts de marchés à Paris) met en péril le cinéma indépendant et son pluralisme. Amer, il regrette le choix de vie et de société de la population : "C'est la mise en cage du cinéphile, qui se trouve attaché à un lieu et au type de films, qui passent dans ce lieu, par la nature même de cette carte, sa mensualisation, l'engagement sur un an, avec un préavis de deux mois avant son expiration pour mettre fin à l'abonnement".

    L.B avec AFP

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