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    Le CNC sème à tout vent

    Le directeur général du CNC estime que les subventions sont trop dispersées, et relance le débat sur le financement des programmes audiovisuels.

    Après Catherine Tasca, ministre de la Culture et de la Communication, lors l'inauguration du MIP-TV, c'est au tour de Jean-Pierre Hoss, directeur général du Centre National de la Cinématographie, d'enfoncer le clou dans le débat sur l'accès des producteurs de programmes audiovisuels aux soutiens financiers.

    En 1999, le CNC a versé près d'un milliard de francs de subventions, réparties entre plus de 650 sociétés pour 3400 heures de programmes. Pour un chiffre global équivalent à celui de l'année dernière, cela représente une augmentation de 16% du volume des aides. Le directeur général du CNC estime que cette tendance à la dispersion des crédits, vers trop de sociétés de production, et pour trop d'heures de programmes, nuit à leur efficacité.

    Rappelons que la future loi sur l'audiovisuel, encore en discussion au parlement, devrait consacrer les producteurs indépendants. Le projet prévoit en effet de limiter l'intervention des chaînes de télévision à l'apport de capitaux sans possibilité pour celles-ci de coproduire les programmes. Cela ouvrirait de nouveaux débouchés aux sociétés de productions. Outre les apports de capitaux, les producteurs indépendants ont accès au financement automatique : chaque producteur dispose d'un compte au COSIP, le fonds de soutien automatique, alimenté proportionnellement aux recettes réalisées par ses programmes, par une taxe de 5,5 % sur les recettes des chaînes de télévision. La troisième source de financement étant les aides sélectives, versées entre autres par le CNC.

    Dans un contexte marqué par la réforme de l'audiovisuel, ce positionnement fait grincer des dents. Si le ministère souhaite favoriser la mise en place d'une véritable industrie de programmes, afin d'assurer la nécessaire structuration du secteur audiovisuel, les syndicats de producteurs craignent en revanche qu'une réforme des critères d'accès aux soutiens du CNC ne profite qu'aux grosses sociétés de production.

    Le financement des programmes audiovisuels n'a pas fini d'alimenter les discussions. Déjà au centre des Etats généraux de la création audiovisuelle, au cours desquels les professionnels avaient souligné le " sous-financement chronique " de la télévision, il fera l'objet d'une concertation entre les producteurs et diffuseurs, sous l'égide des pouvoirs publics, afin d'établir un accord au sein de la profession. F.M.L

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