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    Boires et déboires du cinéma français

    Plus de 180 films ont été produits en France l'an dernier, un record depuis les années 80, mais la fréquentation des salles stagne toujours.

    Avec 47 millions de spectateurs l'an dernier sur 155 millions au total, la fréquentation du public pour le cinéma français est restée stable par rapport à 1998. Le directeur du Centre National de la Cinématographie (CNC), Jean-Pierre Hoss, s'est insurgé mardi dernier contre "le boulevard offert l'été dernier au cinéma américain et qui recommence en ce début d'année". C'est ce phénomène qui créé l'effritement des parts de marché du cinéma français dans le monde.

    181 films ont été agréés par le CNC en 1999, dont 150 d'initiative française contre 89, cinq ans auparavant, mais on assiste toujours à un certain tassement des investissements car c'est une année de creux pour les gros budgets supérieurs à 100 millions de francs.

    Aucun film français ne dépasse les 200 millions de francs de budget, le plus cher étant Vatel de Roland Joffé avec Gérard Depardieu et aucun n'atteint le devis moyen d'un film américain (50 millions de dollars). En revanche la production se caractérise par un fort renouvellement des talents : 62 premiers films et 18 seconds films sur un total de 150 productions.

    Le devis moyen d'un film français s'est établi à 25,6 millions de francs contre 28 en 1998, devis alors dopé par des films comme Astérix et Obélix contre César et Jeanne d'Arc. Le montant total des investissements en 1999 s'est élevé à 4.538 millions de francs contre 4.911 en 1988, dont 3.841 millions de francs pour les films d'initiative française.

    Poids lourd du cinéma français, la chaîne de télévision Canal+ a investi l'an dernier 926,3 millions de francs dans 140 films ce qui représente le quart du total des investissements. Les chaînes herztiennes ont investi à hauteur de 556,7 millions de francs dans 88 films dont 79 d'initiative française.

    Dans les évolutions marquantes de ces derniers mois, M. Hoss a noté la constitution du Pôle Image de Canal+ et les accords passés récemment en Allemagne avec Tobis et en Grande-Bretagne avec Eclipse après l'Espagne en 1998 avec Sogepaq, le tout devant servir à la constitution d'une major à l'échelle européenne.L'Espagne et la Belgique restent des partenaires privilégiés de la France avec respectivement 15 et 11 coproductions, devant l'Italie et le Canada, tous deux à 8, ainsi que la Suisse et le Portugal à 6 coproductions chacun.

    Evoquant par ailleurs les négociations entre les chaînes cryptées et les organisations professionnelles pour "sécuriser le financement du cinéma", M. Hoss a souligné "la bonne nouvelle" du protocole d'accord intervenu avec Canal+, espérant que cela aura "un effet d'entraînement".

    Mais au-delà de ces considérations purement "chiffrées", Jean-Pierre Hoss a fait remarqué que le cinéma français manquait cruellement de "locomotives" qui entraînent plus de 2 millions de spectateurs dans les salles. Certains "genres" de films, en particulier à destination du jeune public, sont sous représentés dans la production française alors que la cuvée 99 est marquée par "les films en costume ou d'époque" qui figurent tous parmi les budgets supérieurs à 45 millions de francs comme Vercingétorix, La Veuve de Saint-Pierre, ou encore Vatel.

    En revanche, certains genres, comme le polar (seulement 7 en 1999) qui occupait une grande place jusu'à la fin des années 80, sont peu représentés. Les genres les plus à la mode de la production française sont les comédies et les "comédies dramatiques". On peut aussi sentir des frémissements de plus en plus prononcés du côté des studios d'animation avec la sortie l'annnée dernière de trois dessins animés.

    A.L.

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