Pour cent briques, t'as les studios Pinewood !
Les célèbres studios anglais Pinewood changent de main. Un groupe d'investissement britannique s'est engagé à hauteur de presque 100 millions de dollars (environ 651 millions de francs – 99.2 millions d'Euros) pour reprendre les studios, fief de la série des James Bond.
En perte de vitesse depuis le milieu des années quatre-vingt, les studios Pinewood connaissaient des difficultés financières. Une rumeur sur une éventuelle vente circulait depuis cinq ans.
La transaction s'est effectuée en début de semaine, le groupe Rank (qui préfère se recentrer sur leurs activités de restauration – avec les Hard Rock Café – et de loisirs) a cédé les légendaires studios à un consortium mené par Michael Grade, ancien dirigeant de Channel Four, et soutenu par un groupe de capital-risque, 3i. Auparavant, le groupe Rank avait vendu sa chaîne de cinémas Odéons pour 280 millions de livres sterling, afin de se désendetter.
Pour Michael Grade, nouveau responsable des studios, l'activité de Pinewood sera maintenue : "Nous voulons continuer à attirer les blockbusters hollywoodiens, mais aussi voir plus de films britanniques, de programmes télé et de publicités réalisés dans ces studios".
Installés en banlieue ouest de Londres (dans le Buckinghamshire), à quelques encablures de l'aéroport de Heathrow, les studios Pinewood sont sortis de terre dans les années trente, sous l'impulsion de l'entrepreneur Charles Boot, et de son associé Arthur Rank. Au départ maison victorienne, elle s'est vite agrandie et transformée en vastes plateaux de tournage sur une superficie de près de 400 ha.
Pendant le second conflit mondial, ils ont été réquisitionnés pour la réalisation de documentaires militaires. L'âge d'or de Pinewood n'intervient qu'après la guerre, où de nombreux réalisateurs viennent profiter des installations et du savoir-faire britannique. François Truffaut, Charlie Chaplin, Ridley Scott (Alien), Brian de Palma (Mission Impossible), Jon Amiel (Haute Voltige), Stanley Kubrick (notamment pour son dernier Eyes Wide Shut) sont attirés par les studios Pinewood.
Mais, ce sont surtout les tournages de la plus longue franchise du cinéma mondial, le suave James Bond, qui contribuèrent à la notoriété et aux succès des studios. Du premier Dr No (1962) au dernier Le Monde ne suffit pas, les aventures du gentleman 007 ont été réalisées, en intérieur, chez Pinewood. Dans les années soixante-dix, le producteur des Bond, Albert R. Broccoli construisit la plus grande salle de tournage du monde, dans les coulisses des studios. Salle baptisée Albert R. Broccoli 007.
L.B avec AFP