Sara Karloff, fille unique d'une des plus grandes figures du film d'horreur, Boris Karloff, a décidé de poursuivre en justice les studios Universal pour un dédommagement de plus de 10 millions de dollars. Elle accuse les studios de ne pas lui avoir payé les droits relatifs à l'utilisation des personnages qu'a incarné son père tels que le monstre de Frankenstein, Ardath Bey et Imhotep (La Momie de 1932).
Sara Karloff affirme que Universal, qui possède les copies originales des films de Frankenstein et de La Momie, et elle ont passé des mois à négocier les royalties concernant l'usage des rôles de Boris Karloff pour la publicité ou la promotion des studios.
Mais la société hollywoodienne a toujours su se dégager de ses obligations en maquillant l'image de son père à outrance. Les personnages travestis ressemblent étrangement à l'original sans pouvoir lui être apparentés.
L'affaire a été déposée devant la Cour Supérieure de Los Angeles et soulève de nombreuses questions quant à l'utilisation de l'image des acteurs et quels sont les recours auxquels ils peuvent faire appel lorsqu'ils sont reconnaissables sans pour autant être identifiable. L'exemple du personnage de Frankenstein est le plus parlant puisqu'il est présent à l'esprit de tous avec des clous dans le cou et une large cicatrice lui barrant le front.
Sara Karloff renchérie sa plainte en y ajoutant le fait que l'image de son père en créature de Frankenstein fait la couverture du catalogue publicitaire des studios Universal, dans lequel d'autres images sont en vente sans qu'elle ait été prévenue. Elle n'a été mise au courant de cette promotion qu'une fois les bénéfices engrangés par les studios.
La fille de Boris Karloff accuse donc les studios Universal de fraude, rupture de contrat et violation des droits de publication, sachant qu'en Californie ces droits sont toujours valables après la mort d'un acteur et peuvent être légués.
L'avocat de Sara Karloff, Allan Browne, a déclaré que "Universal doit une somme colossale à [sa] cliente" et que ce procès est l'occasion de dénoncer les abus fréquents des grands studios. Universal s'est refusé à tout commentaire sur cette affaire.
A.L.