Ce n'est pas un scoop mais c'est inquiétant. Selon l'hebdomadaire Le Film Français, malgré des aides plus importantes, le cinéma français ne se contente que de 11% des parts de marché contre 86% pour le cinéma américain.
L'avenir ne paraît pas plus rose pour le cinéma hexagonal avec la sortie fulgurante de Toy Story 2 qui a cumulé sur 49 copies en régions parisiennes 33 618 spectateurs. On trouve en deuxième position American Beauty avec 13 500 entrées dans 41 salles et Sixième Sens, projeté pour la cinquième semaine, qui attire encore 11 303 spectateurs parisiens.
La comédie de Didier Bourdon, L'Extra-terrestre ne permet pas au cinéma français de remonter la pente et affiche le résultat décevant de 5 243 entrées sur 47 salles. Depuis le premier février, le cinéma américain a dévoré 73% des parts de marché contre 19% pour le cinéma français.
Quatre films américains sont en tête du box-office français cette semaine, Toy Story 2, Sixième Sens, Anna et le Roi et Accords et Désaccords. Le seul film français qui puisse prétendre à une place dans les dix premiers est le long métrage de Eric Valli, Himalaya, l'enfance d'un chef. Une Femme d'extérieur avec Agnès Jaoui est en douzième position.
Anthony Bobeau, journaliste au Film Français attribue, en partie, les difficultés du cinéma français, à une surabondance de films. Les distributeurs sont pris à la gorge par l'afflux toujours plus important de nouveautés.
Pour rester compétitifs, il leur faut fréquemment changer de programmation. Certains films n'ont alors pas le temps de trouver leur public, malgré le nombre de copies par film en augmentation et la multiplication des salles.
"Plus de films ne veut pas nécessairement plus de spectateurs ou plus d'affluence, mais favorise sans aucun doute l'éparpillement des cinéphiles", affirme Anthony Bobeau. Les médias sont obligés du fait de l'inflation des propositions de sélectionner les longs métrages et la promotion de certains films s'en retrouve amputée.
Un film français a souvent besoin de temps pour trouver son public juste, sa finesse le met trop souvent à la merci des "blockbusters" américains.
A.L.