"Vous n'aurez pas notre Gaule !"
Comme notre moustachu José Bové qui a réussi à faire "capoter" la World Company à Seattle, les irréductibles Astérix et Obélix ont formidablement résisté à l'envahisseur yankee.
Champions du box-office dans les salles de cinéma français en 1999, Astérix/Clavier et Obélix/Depardieu ont fait front aux engins spatiaux et combats à sabre laser de La Menace Fantôme, l'événement ciné le plus attendu de cette fin de siècle.
Avec près de neuf millions de gaulois, Astérix a fait la course en tête au palmarès des fréquentations de salles obscures. Malgré une critique, disons-le nauséabonde, la méga-production de 280 millions de francs de Claude Zidi (Astérix et Obélix contre César) a déplacé en masse les foules pour voir l'adaptation en chair et en os de leurs célèbres ancêtres.
Numéro un de l'année, il a réussi l'exploit de totaliser la meilleure première semaine France de tous les temps (2.718.443 spectateurs). Un record en partie du à la célèbre potion magique de Panoramix !
En seconde position du classement, se place l'aventure intergalactique de l'incontournable Star Wars avec 7.2 millions de spectateurs. Les démarches et agressions mercantiles de George Lucas sont relatives dans l'hexagone, comparées au phénoménales recettes enregistrées outre-Atlantique (plus de 429 millions de dollars). Les fans étaient au rendez-vous, mais ce n'était pas le grand engouement que l'on pouvait craindre pour une telle sortie ultra-médiatisée. Une ultra-médiatisation peut-être fatale. Ou un esprit de résistance héroïque pour l'exception (ou diversité) culturelle. La Force n'était pas en France, et n'a pas su faire couler le Titanic.
Sur la troisième marche du podium arrive, de lianes en lianes, Tarzan, le dernier-né des studios Walt Disney. A ce jour, le dessin animé de Kevin Lima totalise six millions de spectateurs, et seulement après quatre semaines d'exploitation.
Le Roi de la jungle pourrait dépasser, à ce rythme, les Jedi de Lucas d'ici le mois de janvier 2000, et s'installer sur les cimes du box-office.
Suivent, selon les chiffres de l'hebdomadaire Le Film Français (du 21 décembre), le thriller futuriste avec Keanu Reeves en Lara Croft, Matrix (4.7 millions) ; la comédie "rose bonbon" et romantique de Coup de foudre à Notting Hill (4.5 millions) ; les 1 001 pattes (3.1 millions), à égalité avec Wild Wild West et La Momie.
En neuvième position, la pucelle d'Orléans de Besson Jeanne d'Arc a attiré 2.9 millions de spectateurs, deuxième film français dans le Top Ten de l'année.
Et dixième, Catherine Zeta-Jones et Sean Connery ont accueilli en Haute-Voltige quelques 2.6 millions de contorsionnistes. Ce score pourrait voler en éclat d'ici peu, car juste derrière, se positionne, en reBond, Le Monde ne suffit pas, le dernier opus de 007, qui approche les 2.4 millions de bondmaniaques.
Astérix et Jeanne d'Arc ont, quelque peu, sauvé la fibre cocardière face aux mastodontes yankees. Les succès des films de Besson et Zidi permettent à notre cinéma de remonter sa part de marché à 30%, soit trois points de plus par rapport à son plancher catastrophique de l'année 98. Ce qui n'est pas si mal, en considérant que trois films français (Le dîner de cons, Les couloirs du temps, Taxi) avaient dépassé l'an dernier les cinq millions d'entrées (contre un cette année).
La fréquentation des salles de cinéma françaises est en baisse par rapport aux 170 millions de 1998, chiffre dû à la folie Titanic et ses 20.7 millions de fans (de Léo). Cette année, le chiffre devrait avoisiner les 150 millions, soit une différence de... 20 millions.
Chiffres qui espérons seront en hausse pour la cuvée 2000 ! L.B