Près de 27 ans après avoir été retiré des écrans sous l'opprobre quasi général en raison de son contenu violent, le film culte Orange Mécanique de Stanley Kubrick refait à partir de vendredi un retour en force dans les cinémas britanniques, avec moult publicité.
L'organisme de contrôle de la diffusion cinématographique (British Board of Film Classification, BBFC) avait donné en décembre dernier son feu vert à la sortie du film, sans coupe mais qui sera néanmoins interdit aux moins de 18 ans.
Le succès a été immédiat auprès des distributeurs, un an après le décès du réalisateur en Grande-Bretagne.
Plus de 300 cinémas ont demandé des copies du film de Kubrick pour le diffuser à partir de vendredi, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la compagnie Warner Bros à Londres qui en détient les droits.
"En moyenne, un film est distribué chez nous en Grande-Bretagne entre 200 et 300 copies. Au-dessus de 300, il s'agit vraiment d'un grand film", a-t-elle ajouté.
Résultat: le retour d'"Alex" et de son gang nihiliste à chapeaux melons a été précédé d'une vaste campagne publicitaire, avec "clips" télévisés et affiches sur les bus de Londres notamment.
L'adaptation cinématographique sur fond de musique classique du roman futuriste d'Anthony Burgess était sortie sur les écrans britannique en décembre 1971.
Mais en 1973, Stanley Kubrick l'avait de lui-même retirée, cédant à des menaces de mort et à une intense campagne menée par la presse conservatrice - le Sun en particulier - qui l'accusait de faire l'apologie de la violence gratuite et de dévoyer la jeunesse.
Le film avait en revanche continué à être projeté dans les autres pays d'Europe occidentale et aux Etats-Unis, où il était rapidement devenu une oeuvre culte.
"Le BBFC ne pense pas que les inquiétudes exprimées lors de la première sortie, à propos de son influence éventuelle sur le public jeune, soient fondées aujourd'hui", avait souligné l'organisme en décembre dans un communiqué.
Avec 27 ans de recul, la presse conservatrice britannique commence également à reconsidérer ses diatribes de l'époque. Le critique cinématographique du Daily Telegraph parle jeudi d'un "chef-d'oeuvre philosophique".
A.F.P