AlloCiné n'a pas manqué de se faire l'écho du coup de gueule du réalisateur de Ridicule Patrice Leconte en octobre dernier. Le manifeste qui en a découlé a lui-même provoqué diverses réactions dont celle de Cédric Klapish (Peut-être). Mise au point.
Le scénario commence par une rencontre organisée par le syndicat des critiques à laquelle participe Patrice Leconte. L'homme qui défend "le cinéma français, commercial, populaire, grand public" en sort excédé. Certaines critiques seraient "autant d'assassinats politiques". Il appelle ses collègues de la société des auteurs, réalisateurs, producteurs (ARP) à se réunir.
Le 4 novembre est diffusé leur manifeste. Celui-ci vise principalement des journalistes aux quotidiens Le Monde et Libération, aux hebdomadaires Les Inrockuptibles et Télérama, même le mensuel Les Cahiers du Cinéma. On leur reproche de prendre un "plaisir sadique et jubilatoire" à démolir les productions par des "petites phrases assassines".
La presse bien-sûr répond aux accusations. Les Inrocks ont fait savoir qu'ils considéraient le texte comme un "torchon ignominieux, stupide, contradictoire, schizophrène".
Les Cahiers ont critiqué l'attitude molle du syndicat par rapport aux cinéastes. Pourtant aucune des plumes incriminées n'y est affiliée. Le secrétaire général de l'organisme a alors qualifié cette histoire de "querelle de chapelles et de chiffonniers parisianiste".
D'autres cinéastes ont souhaité se démarquer du mouvement. Cédric Klapish (Le péril jeune), Agnès Varda (Cléo de 5 à 7, Sans toit ni loi), Claude Sautet (Vincent, François, Paul et les autres, Un coeur en hiver), Bertrand Blier (Les valseuses, Mon homme) ont trouvé "inepte" la polémique en cours." Nous n'avons pas signé (le manifeste de l'ARP) et nous pensons que cette polémique cinéastes/critiques est vaine" ont-il déclaré.
Pendant que les professionnels se font la guerre, le public se réchauffe dans les salles. Jusqu'ici tout va bien. C.R.