Murnau, Lang, Von Sternberg, Fassbinder, mais aussi Wim Wenders, Caroline Link et Max Färberböck... La tradition du 7ème art en Allemagne est incontestable. De l'autre côté du Rhin, la France jouit d'un héritage prestigieux et de jeunes talents. Gerhard Schroeder et Jacques Chirac ont conçu le projet d'unir les "ressources, les talents et les imaginations" de chaque pays au sein d'une " académie franco-allemande du cinéma".
Le chancelier a fait part de cette intention aux députés de l'Assemblée nationale où il s'est exprimé mardi dernier. "Nos pays disposent d'infrastructures idéales pour produire des films bons et divertissants, susceptibles de remporter un succès sur le marché européen et hors d'Europe", a déclaré M. Schroeder.
"L'Europe doit sortir de sa défensive et –consciente de la richesse de son patrimoine- chercher de façon offensive la concurrence avec les autres" a poursuivi l'homme politique allemand qui a cité en exemple la carrière internationale de Gérard Depardieu.
La structure de l'académie n'a pas été révélée. Elle cherche à répondre à la domination des productions américaines en Europe et renvoie aux âpres négociations qui se sont engagées à l'Organisation Mondiale du Commerce pour protéger l'exception culturelle française. "Pourquoi les Européens ne seraient-ils pas en mesure d'exporter leur culture populaire propre, de conquérir des marchés et d'offrir une alternative à l'uniformisation qui nous guette ?" s'est interrogé Schroeder. C'est vrai, pourquoi ? AFP