Cinéastes et scénaristes italiens ont adressé une lettre à Giovanna Malandri, ministre de la culture en Italie, pour s'opposer à la construction à Cinecittà d'un "complexe cinématographique" des studios américains Warner.
Ceux-ci craignent qu'il ne serve de "cheval de Troie" aux Américains et qu'il ait pour conséquence "la diffusion d'une culture reposant sur la consommation des produits typiquements américains comme les hamburgers, Bugs Bunny et films made in USA" .
Le réalisateur Ettore Scola (Nous nous sommes tant aimés, Une journée particulière, Le dîner) a obtenu la signature du Français Jack Lang, ancien ministre de la culture. Gianni Amelio (Mon frère), Michelangelo Antonioni (Blow Up), Marco Bellochio (La nourrice), Tonino Guerra (Casanova 70), Francesco Rosi (La trève) et bien d'autres encore ont paraphé la pétition. Le président de Cinecittà Holding, Gillo Pontecorvo le réalisateur de La bataille d'Alger, et le maire de Rome Francesco Rutelli en sont également destinataires.
Le projet de Warner ressemble comprend 21 écrans, des boutiques et des restaurants pouvant accueillir jusqu'à 20.000 visiteurs. En un mot, un véritable parc d'attractions. Les signataires entendent bien protéger Cinecittà que Federico Fellini (La dolce vita), un habitué du lieu, appelait "l'usine à rêves".
Cinecittà a ouvert en 1937, sous le régime fasciste qui voyait dans le 7ème art un instrument de propagande. Après la Seconde Guerre mondiale, on y a tourné des super-productions telles que Quo Vadis, L'adieu aux armes ou encore Ben Hur. C.R.