Rosetta est une battante. Pas même le box-office parisien ne l'effraie.
Le dernier long métrage des frères Dardenne tient, en effet, sa promesse. Il a attiré quelques 40 000 spectateurs, en 5 jours d'exploitation, et dans une combinaison parisienne limitée à 17 salles. Et 126 373 curieux sur l'ensemble de la France.
Film attendu depuis sa Palme d'or contestée, Rosetta a même réussi le pari d'être, le jour de sa sortie, la meilleure moyenne d'entrées par salle (380) des films de langue française depuis la rentrée. Et l'émouvante prestation de Emilie Dequenne fait pratiquement jeu égal avec celle du parrain dépressif Robert de Niro dans Mafia Blues (392 entrées par salle).
Le démarrage de Rosetta se situe dans la moyenne des dernières Palmes d'or. Elle est certes devancée par Pulp Fiction (21 273 entrées premier jour) et La leçon de piano (13 599), mais fait beaucoup mieux que les trois derniers Palmés (L'anguille 2 999 - Le goût de la cerise 1 272 et L'éternité est un jour 2 365).
Cette coproduction franco-belge n'a pas refroidi le spectateur. Les critiques presse ont été unanimes, et le bouche-à-oreille semble bien fonctionner. Les premiers chiffres laissent ainsi présager un avenir honnête et durable pour cette œuvre "sociale" délicate, qui décrit les pérégrinations d'un petit bout de femme de 17 ans, en rage contre la société.L.B