Au moins une centaine de salles de cinéma seront construites en Iran, cette année, pour faire face à une demande croissante du public pour le Septième Art, a annoncé le ministère de la Culture.
"Nous allons commencer d'ici la fin de l'année iranienne en cours (mars 1999-mars 2000), les travaux de construction de cent salles de cinémas dans le pays", a déclaré Seifollad Dad, vice-Ministre de la Culture.
Lui-même cinéaste, il a précisé que l'Etat accordait des facilités financières et fiscales pour encourager le secteur privé à construire des salles. "Cela fait quarante ans que nos salles de cinéma n'ont pas changé d'aspect" s'est-il plaint, ajoutant que le pays manquait sérieusement de salles.
L'Iran, pays de 60 millions d'habitants, compte environ 400 salles de projection, la plupart à Téhéran et dans les grandes villes du pays. Aucune nouvelle salle n'a été construite depuis la chute du Shah et la révolution islamique de 1979, et certaines ont été saisies et transformées en entrepôts pour des organismes d'Etat.
Le cinéma iranien, qui reste le secteur artistique le plus créatif du pays, était longtemps au centre d'une âpre lutte entre milieux modérés et conservateurs. Depuis quelques temps, il collectionne les distinctions dans les festivals internationaux, notamment son chef de file, Abbas Kiarostami, qui a reçu la Palme d'Or 98 pour Le goût de la cerise.
Après la Révolution de l'Ayatollah Khomeyni, le cinéma iranien a dû affronter de nombreux problèmes économiques et politiques, mais surtout de censure. Les autorités iraniennes imposent toujours des critères stricts à la soixantaine de films tournés en Iran chaque année, bannissant par exemple les femmes non voilées et les plans trop rapprochés de visages féminins, toute image d'un contact entre hommes et femmes, ou encore toute critique même indirecte de la religion.
Depuis l'arrivée au pouvoir du président Mohammad Khatami, en mai 1997, qui était pendant dix ans Ministre de la Culture, les nouveaux responsables culturels cherchent à desserrer l'étau autour du cinéma en République Islamique. A F P